Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, entame aujourd’hui une dernière tentative pour éviter son extradition vers les États-Unis. Les autorités américaines souhaitent le juger pour la fuite massive de documents qu’il a orchestrée.

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange tente à partir de ce 20 février d’obtenir de la justice britannique un dernier recours contre son extradition vers les États-Unis, qui veulent le juger pour fuite massive de documents. Lire aussi Julian Assange ne peut demander asile en France depuis Londres, selon la justice Ces 20 et 21 février, la justice britannique doit examiner le refus d’autoriser Julian Assange à faire appel de son extradition aux États-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique. À l’approche de l’audience, ses soutiens ont alerté sur les risques qui pèsent sur la vie de l’Australien de 52 ans, détenu depuis près de cinq ans au Royaume-Uni, dans une affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse. «S’il perd, il n’y a plus aucune possibilité de faire appel» au Royaume-Uni, a souligné le 19 février auprès de la BBC son épouse Stella Assange, avec qui il a eu deux enfants quand il était reclus à l’ambassade d’Équateur dans la capitale britannique. «On espère avoir le temps de saisir la Cour européenne des droits de l’homme» pour intervenir à temps, a-t-elle souligné. S’il est extradé, «il mourra», avait-elle affirmé la semaine dernière. En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur du fondateur de WikiLeaks. Invoquant un risque de suicide, la juge Vanessa Baraitser avait refusé de donner son feu vert à l’extradition. Mais cette décision a ensuite été infirmée. «Alcatraz des Rocheuses» Les États-Unis ont affirmé qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l’«Alcatraz des Rocheuses» et qu’il recevrait les soins cliniques et psychologiques nécessaires. Les Américains avaient aussi évoqué la possibilité qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie. Ces garanties ont convaincu la justice britannique, mais aucunement les soutiens de Julian Assange, qui dénoncent des poursuites politiques. Julian Assange risque jusqu’à 175 ans de prison. Il est poursuivi pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Ces documents avaient été obtenus grâce au militaire américain Bradley Manning (devenu Chelsea Manning après sa condamnation). Condamné en août 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, celui-ci a été libéré après sept ans à la faveur d’une peine commuée par Barack Obama. Ces derniers jours, les expressions de soutien se sont multipliées à l’égard de Julian Assange, qui bénéficie de l’appui de nombreuses organisations de journalistes. «Trop c’est trop» Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’en est pris aux poursuites américaines contre le fondateur de WikiLeaks et le Parlement australien a adopté la semaine dernière une motion demandant d’y mettre un terme. «Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment», a déclaré Anthony Albanese au Parlement, ajoutant que les Australiens de tous bords étaient d’accord pour dire que «trop c’est trop». Il a indiqué qu’il avait soulevé le cas d’Assange «au plus haut niveau» au Royaume-Uni et aux États-Unis. Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans de réclusion à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans l’est de Londres. Début février, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, l’experte indépendante Alice Jill Edwards, a demandé au gouvernement britannique de suspendre la procédure d’extradition : «Julian Assange souffre depuis longtemps d’un trouble dépressif périodique. Il a été évalué qu’il présente un risque de suicide.» Selon elle, «le risque qu’il soit placé à l’isolement de façon prolongée malgré son état de santé mentale précaire et que sa condamnation puisse être disproportionnée soulève la question de savoir si l’extradition d’Assange vers les États-Unis serait compatible avec les obligations internationales du Royaume-Uni en matière de droits humains».

Ce 20 février, Julian Assange se tourne vers la justice britannique pour obtenir un dernier recours. Son objectif est de faire annuler la décision d’extradition qui a été prise à son encontre.

Depuis plusieurs années, Julian Assange est au cœur d’une bataille juridique complexe. Il est accusé d’avoir publié des milliers de documents confidentiels concernant les activités diplomatiques et militaires des États-Unis. Ces fuites ont causé un véritable séisme dans le monde de la politique internationale.

Les États-Unis considèrent ces actions comme une menace pour leur sécurité nationale et souhaitent juger Julian Assange pour espionnage et piratage informatique. Si l’extradition est confirmée, il risque une peine de prison pouvant aller jusqu’à 175 ans.

Julian Assange a toujours affirmé que ses actions relevaient du journalisme d’investigation et qu’il ne devrait pas être poursuivi pour avoir révélé des informations d’intérêt public. Ses partisans le considèrent comme un défenseur de la liberté de la presse et estiment que son extradition serait une atteinte à cette liberté fondamentale.

Le verdict final de la justice britannique sera déterminant pour l’avenir de Julian Assange. Si son extradition est confirmée, cela pourrait avoir des implications majeures pour le journalisme et la protection des lanceurs d’alerte dans le monde entier.

Il est important de suivre de près cette affaire qui pose des questions cruciales sur les limites de la liberté de la presse et le droit à l’information dans notre société moderne.

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