Une enquête de l’ONU affirme que la guerre d’Israël contre Gaza est un génocide et tient le gouvernement pour responsable.S’appuyant sur les déclarations de responsables israéliens et sur des preuves sur le terrain, un rapport de l’ONU conclut qu’Israël commet un génocide.
Une enquête des Nations Unies a conclu que la guerre d’Israël contre Gaza est un génocide, un moment historique après près de deux ans de guerre.
Navi Pillay, présidente de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé qui tiennent pour responsables les dirigeants israéliens – dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le président Isaac Herzog.
« Nous avons identifié le président, le Premier ministre et l’ancien ministre de la Défense sur la base de leurs déclarations et des ordres qu’ils ont donnés », a déclaré Pillay dans une interview.
« Étant donné que ces trois individus étaient des agents de l’État, la loi exige que l’État soit tenu responsable. Nous affirmons donc que c’est l’État d’Israël qui a commis un génocide », a-t-elle ajouté.
Selon le rapport, la commission a constaté qu’en plus des déclarations des responsables israéliens, il existait des « preuves circonstancielles » qui ont conduit à ses conclusions sur l’intention génocidair
« La Commission conclut que les autorités israéliennes et les forces de sécurité israéliennes ont l’intention génocidaire de détruire, en tout ou en partie, les Palestiniens de la bande de Gaza », conclut le rapport.
Cependant, le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié les conclusions de l’enquête de « fausses » et a allégué dans un message sur X que les auteurs du rapport « servaient de mandataires au Hamas ».
« Ce rapport repose entièrement sur des mensonges du Hamas, blanchis et répétés par d’autres », a déclaré le ministère. « Israël rejette catégoriquement ce rapport déformé et faux et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d’enquête », a-t-il ajouté.
Le représentant permanent d’Israël auprès de l’ONU, Daniel Meron, a également condamné les conclusions de l’enquête, les qualifiant de « scandaleuses », de « fausses » et de « diatribe diffamatoire ».
Ce n’est pas la première fois qu’Israël est officiellement accusé de commettre un génocide à Gaza.
En 2023, l’Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice, l’accusant d’un comportement à Gaza assimilable à un génocide. Cette affaire est toujours en cours.
En avril, Amnesty International a constaté qu’Israël commettait un « génocide retransmis en direct » à Gaza avec « l’intention spécifique » d’éliminer les Palestiniens.
« Tué intentionnellement »
Le rapport révèle que les soldats israéliens ont « intentionnellement tué » des civils à Gaza en utilisant des « munitions à grand impact ».
La Commission a donc conclu que les autorités israéliennes ont commis un crime contre l’humanité d’extermination dans la bande de Gaza en tuant des civils palestiniens. Si le nombre de victimes n’est pas pertinent pour qu’un acte constitue un acte de génocide, la Commission note qu’il peut être pris en compte pour établir l’intention génocidaire.
La guerre d’Israël à Gaza a commencé le 7 octobre 2023, le jour où le Hamas a mené des attaques dans le sud d’Israël, qui ont tué 1 139 personnes et fait plus de 200 prisonniers, dont 48 restent à Gaza.
Les bombardements israéliens et les opérations terrestres menées depuis lors dans l’enclave ont tué au moins 64 871 personnes et en ont blessé 164 610, a rapporté lundi le ministère de la Santé de Gaza.
Dans ses recommandations, le rapport de l’ONU appelle Israël à mettre en œuvre un cessez-le-feu « complet et permanent », à permettre un accès sans entrave à Gaza à tous les groupes de l’ONU, à mettre fin à sa « politique » de famine et à mettre fin au système de distribution d’aide GHF soutenu par les États-Unis et Israël, qui a entraîné la mort et les blessures de milliers de Palestiniens.
Le rapport demande également que la commission ait accès à Israël et aux territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, pour poursuivre ses enquêtes.
Le jour où l’enquête de l’ONU a publié ses conclusions, les attaques israéliennes contre Gaza n’ont fait que s’intensifier. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a annoncé tôt mardi que l’enclave était « en feu » alors que l’armée lançait une invasion terrestre de la ville de Gaza.
Depuis l’aube, au moins 62 Palestiniens ont été tués dans des attaques israéliennes à travers l’enclave, dont 52 dans la seule ville de Gaza, ont indiqué des sources médicales
