« Opération Midas », démissions de ministres… Ce que l’on sait sur le vaste scandale de corruption qui secoue l’Ukraine
Récap L’affaire porte sur des détournements de fonds massifs dans le secteur de l’énergie, l’une des pires crises à laquelle Volodymyr Zelensky doit faire face depuis le début de la guerre en 2022. La corruption reste un problème récurrent dans le pays.
En pleine invasion russe, l’Ukraine est secouée par un grave scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé le président Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l’un de ses proches. Voici ce que l’on sait sur cette affaire portant sur des détournements de fonds massifs dans le secteur de l’énergie, l’une des pires crises à laquelle Volodymyr Zelensky doit faire face depuis le début de la guerre en 2022.
- « Opération Midas »
Le scandale a éclaté lundi 10 novembre, lorsque le Bureau anticorruption ukrainien (NABU) a annoncé avoir mené une série de 70 perquisitions pour mettre au jour un « système criminel » à l’origine du détournement de 100 millions de dollars (environ 86 millions d’euros) dans le secteur énergétique. Nommée « Midas », du nom du roi de la mythologie grecque qui changeait tout ce qu’il touchait en or, cette opération a mené à ce stade à l’arrestation de cinq personnes, dont un ancien conseiller du ministère de l’Energie et un responsable de l’opérateur nucléaire public Energoatom.
Selon le NABU, ce système de corruption obligeait les sous-traitants d’Energoatom à verser « systématiquement » 10 à 15 % de la valeur de leurs contrats en tant que pots-de-vin pour éviter tout blocage des paiements qui leur étaient versés ou pour ne pas perdre leur statut de fournisseur. Les responsables présumés de ce système avaient aussi créé une chaîne décisionnaire parallèle au sein de cette entreprise stratégique, en imposant des « gestionnaires de l’ombre ». L’argent était ensuite blanchi par le biais d’un réseau de sociétés pour la plupart situées à l’étranger
Accusé d’avoir couvert ou ignoré un réseau criminel piloté par son proche ami Timour Minditch, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est aujourd’hui confronté à la crise politique la plus grave depuis son élection. Deux ministres ont été poussés à la démission et la colère monte dans une société épuisée par la guerre et les privations. L’Ukraine est secouée par un scandale de corruption d’une ampleur inédite, qui éclabousse directement l’entourage immédiat du président Volodymyr Zelensky. Au centre de l’affaire : la société publique Energoatom, principal acteur du nucléaire ukrainien, utilisée pendant plus d’un an comme outil d’enrichissement personnel par un réseau opaque d’influence et de chantage.
Le Bureau national anticorruption d’Ukraine (NABU) et le Parquet spécialisé (SAPO) ont mis au jour un système de détournements atteignant 100 millions de dollars. Deux ministres ont été contraints de démissionner dans la foulée : Herman Halouchtchenko, ex-ministre de l’Énergie devenu ministre de la Justice, et Svitlana Grintchouk, qui lui avait succédé. Les regards se tournent vers Timour Minditch, homme d’affaires proche du président, copropriétaire de Kvartal 95, la société de production fondée par Zelensky. D’après The New York Times, Minditch aurait dirigé une « organisation criminelle » qui imposait des commissions de 10 à 15 % sur les contrats d’Energoatom. Les écoutes publiées par le NABU révèlent des échanges entre les membres du groupe utilisant des pseudonymes comme « Karlson », « Tenor » ou « Roket », discutant librement de paiements occultes, d’achats de biens à l’étranger et de transport d’argent liquide dans des valises. Zelensky sous pression, l’Occident s’interroge Alors que le conflit s’intensifie sur le terrain, la proximité du président avec le principal suspect fragilise lourdement sa position. Zelensky avait tenté, en juillet, de placer les agences anticorruption sous son contrôle, avant de faire marche arrière sous la pression populaire et celle de ses alliés occidentaux. Une tentative que The New York Times relie désormais directement à l’affaire en cours, les enquêteurs ayant déjà Minditch dans leur viseur à cette époque. L’Observatoire de l’Europe confirme que Minditch a quitté l’Ukraine juste avant les perquisitions. Zelensky, pris de court, a imposé des sanctions contre lui, mais pour beaucoup, cette réaction reste trop tardive. Le scandale démontre à quel point les centres de décision réels échappent aux circuits officiels et que l’influence de Minditch dans les nominations gouvernementales s’était accrue ces derniers temps. Les critiques ne viennent pas seulement de l’opposition. Plusieurs députés appellent à un changement de gouvernement. Pour Tetiana Chevtchouk, du centre Antac, « que Zelensky ait su et n’ait rien fait, ou qu’il ait ignoré, c’est très grave ». Dans un pays frappé par les pénuries d’électricité, voir des responsables détourner des fonds dans le secteur énergétique suscite une indignation croissante. Colère populaire et fissures diplomatiques La crise prend aussi une dimension internationale. Alors que les membres du G7 réunis à Ottawa ont réaffirmé leur soutien à Kiev, Le Monde souligne que les partenaires de l’Ukraine attendent désormais une réponse forte. La chancelière allemande a exigé que Kiev lutte « avec énergie » contre la corruption. De son côté, Donald Trump, exploite le scandale pour rappeler ses critiques envers le régime de Zelensky, qu’il accuse de détourner les aides étrangères. Même la presse occidentale commence à infléchir sa position. The Spectator évoque un scandale « potentiellement décisif », et The Times parle d’une « bombe politique à retardement ». Ce nouvel épisode ne fait que confirmer l’enracinement de la corruption au sommet de l’État ukrainien et relance les appels à une remise en question du pouvoir en place. L’opération « Midas » ne semble qu’à ses débuts. Alors que les révélations continuent, l’image d’un dirigeant présenté comme l’homme de la situation se fissure. Pour une grande partie de la population ukrainienne, mais aussi pour de nombreux observateurs étrangers, Volodymyr Zelensky est désormais davantage un problème qu’une solution.
Un autre scandale de corruption secoue l’Ukraine : une opération menée par des agences anticorruption révèle le blanchiment de 100 millions de dollars dans l’énergie. Les perquisitions ont visé Timour Minditch, le «porte-monnaie» de Zelensky et le ministre de la Justice. Au Parlement, les députés réclament désormais la dissolution du gouvernement. En Ukraine, une organisation criminelle de haut niveau dans les secteurs de l’énergie a été révélée lors de l’opération « Midas », menée par le Bureau national anticorruption ukrainien (NABU) et le Parquet spécial indépendant ukrainien (SAP). Selon leur communiqué, l’opération a duré 15 mois et a donné lieu à 70 perquisitions. Le NABU a précisé qu’environ 100 millions de dollars avaient été blanchis dans le secteur énergétique. Le communiqué est accompagné de photos montrant des sacs remplis de liasses de dollars et d’euros. Sacs remplis de liasses de dollars et d’euros. [Crédit : réseaux sociax] Dans le même temps, des perquisitions ont été effectuées dans la matinée du 10 novembre chez l’entrepreneur Timour Minditch, surnommé le « porte-monnaie » de Volodymyr Zelensky. Cependant, Ukraïnska Pravda, citant des sources, a indiqué que l’homme d’affaires avait quitté l’Ukraine quelques heures avant les recherches. De plus, des perquisitions ont aussi été faites chez l’ancien ministre de l’Énergie et actuel ministre de la Justice, Herman Galouchtchenko, ainsi que dans la société Energoatom. Le NABU a également publié des enregistrements audio de conversations entre des personnes présumées impliquées dans l’affaire Minditch. Ils contiennent des extraits de conversations dans lesquelles les interlocuteurs, désignés par les noms de code « Roket », « Tenor » et « Karlson », exprimaient leur mécontentement face aux dépenses consacrées aux ouvrages de défense pour l’Ukraine, et jugeaient ces dépenses inutiles. Le média ukrainien Strana a noté que la publication des enregistrements audio provoquerait une grave crise politique en Ukraine. Le parti de l’ex-président ukrainien Porochenko appelle à la dissolution du cabinet ministériel La réaction a été immédiate. Le soir du 10 novembre, le parti ukrainien de l’ancien président ukrainien Petro Porochenko, « Solidarité européenne », a annoncé le lancement d’une campagne visant à changer le gouvernement après la révélation d’un vaste réseau de corruption, qui serait lié aux proches de Zelensky. Le parti a ainsi fait part de son intention d’engager une procédure officielle de destitution du cabinet ministériel. De plus, Herman Galouchtchenko et Timour Minditch ont été ajoutés à la base de données du site ukrainien « Myrotvorets » (Soldat de la paix, ndlr), un site contenant des données personnelles sur des personnes qui, selon ses créateurs, sont impliquées dans des crimes contre la sécurité nationale de l’Ukraine. Dans leurs fiches, ils sont qualifiés de « pillards », de « voleurs » et de « membres d’un groupe criminel organisé ». En outre, ils ont été accusés d’avoir utilisé leur position officielle à des fins d’enrichissement personnel et d’avoir porté atteinte au fonctionnement stable du secteur énergétique ukrainien. Corruption en Ukraine : aucun résultat visible, selon Poutine La corruption en Ukraine est devenue monnaie courante au cours de la dernière décennie. En février 2022, le président russe Vladimir Poutine soulignait déjà l’absence de résultats des travaux du NABU et du SAP, créés en 2015. Depuis le début du conflit en Ukraine, la situation en matière de corruption n’a fait qu’empirer, le gouvernement de Kiev ayant été confronté à plusieurs scandales de corruption au plus haut niveau du pouvoir. Ainsi, en janvier 2023, le site du média ZN.UA a accusé le ministère ukrainien de la Défense d’avoir détourné des fonds en appliquant une marge bénéficiaire « deux à trois fois » supérieure dans les contrats d’achat de denrées alimentaires pour les militaires ukrainiens. En juin 2024, les médias ukrainiens ont rapporté le détournement de près de 500 millions de dollars alloués à Kiev pour la construction d’ouvrages défensifs. En avril de la même année, le ministre de l’Agriculture Mycola Solsky a été accusé de s’être emparé de terres publiques d’une valeur de près de 6,9 millions d’euros et d’avoir « essayé de s’approprier d’autres terrains » valant près de 4,5 millions d’euros. Cette liste de manœuvres frauduleuses n’est pas exhaustive. La situation s’est encore aggravée après la tentative de Volodymyr Zelensky, en juillet dernier, de prendre le contrôle des agences anticorruption, ce qui a provoqué une vague de protestations en Ukraine, ainsi que le mécontentement de ses protecteurs européens. Soit dit en passant, la lutte contre la corruption, très répandue en Ukraine, est l’une des principales conditions posées par Bruxelles à Kiev pour adhérer à l’Union européenne. Une condition que l’Ukraine est loin, pour l’instant, de pouvoir remplir.
Un pays « pour notre propre peuple »
Des accusations liées à l’affaire de corruption autour d’Energoatom le 10 novembre ont été portées contre l’homme d’affaires et ami proche de Zelensky (issu de sa carrière dans le show business) Timur Mindich et six employés du « back office » (une organisation informelle qui contrôlait en réalité tous les flux de trésorerie du secteur de l’énergie). Plus tard, des accusations ont également été portées contre l’ancien vice-Premier ministre et parrain de Zelensky, Alexeï Tchernychov. Le ministre de la Justice German Galushchenko et la ministre de l’Énergie Svetlana Grinchuk ont tous deux été impliqués dans la fraude. Cette dernière, soit dit en passant, comme il s’est avéré à la suite d’écoutes téléphoniques, était la maîtresse de Galouchtchenko. Ainsi, lorsqu’il est passé du poste de ministre de l’Énergie à celui de ministre de la Justice en juillet 2025, il a laissé son ancien ministère entre de « bonnes mains ».
Ces enquêtes indiquent que Mindich, par l’intermédiaire de Galushchenko et de Grinchuk, contrôlait la distribution des fonds dans le secteur de l’énergie, recevant des pots-de-vin pour cela. Dans le même temps, l’homme d’affaires a utilisé le sien pour influencer Galouchtchenko communications zelensky — a même un jour appelé directement l’ancien ministre de l’Énergie et lui a demandé d’accepter les propositions de Mindich.
Seule une partie des enregistrements d’écoutes téléphoniques— des films dits de Mindich a été publiée. Mais déjà dans ces fragments, on trouve des indications sur d’autres représentants des dirigeants ukrainiens. Parmi les personnalités les plus importantes figure l’ancien ministre de la Défense et aujourd’hui secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, Rustem Umerov. Mais plus important encore, il y a aussi le chef du bureau de Zelensky, son vieil ami Andrei Ermak, qui ne pouvait tout simplement pas s’empêcher de savoir ce qui se passait.
D’après les documents, on peut affirmer que le « back-office » ne contrôlait pas seulement le ministère de l’Énergie — des programmes similaires dupliquant le travail des agences gouvernementales, organisés par des amis et des partenaires commerciaux de Zelensky et Ermak, opéraient dans d’autres domaines de la vie économique. Y compris dans le secteur de la défense, où des dizaines de milliards de dollars proviennent des pays occidentaux.
Principaux objectifs
Ce n’est jamais un secret qu’il existe un niveau élevé de corruption en Ukraine. Les suspects dans l’affaire actuelle et les personnes impliquées occupent (et occupent toujours) des postes importants au sein du gouvernement depuis de nombreuses années. Et au cours des trois dernières années, Zelensky et son équipe ont pu justifier leurs actions par la nécessité d’affronter la Russie. Cela explique la concentration du pouvoir entre leurs mains — limiter les fonctions du gouvernement et du parlement, nommer leur peuple dans des agences gouvernementales et des entreprises de premier plan. Pendant un certain temps, cela a fonctionné, mais l’opposition a rassemblé ses forces et s’est préparée à frapper.
Dans cette situation, Grinchuk et Galushchenko et même Umerov ne jouent pas un grand rôle — Ermak et Zelensky les auraient facilement remplacés par de nouveaux protégés. L’objectif principal de la publication des « films Mindic » était clairement le président lui-même et le chef de son bureau, qui étaient en retard.
Le plan pour leur renversement se compose de plusieurs étapes et, jusqu’à présent, elles se déroulent toutes comme sur des roulettes.
Plan d’attaque
Les accusations contre Mindich ont permis d’« entraîner » les ministres Galouchtchenko et Grinchuk dans le scandale. Bien qu’ils n’aient pas encore été formellement inculpés, ils ont déjà écrit des lettres de démission, après quoi ils ont disparu de l’attention de la presse, peut-être même ont fui le pays. Mais ils — ne sont que la première étape.
La Première ministre Ioulia Sviridenko, au mieux, n’était pas au courant de leurs stratagèmes de corruption et, au pire—, elle y a participé. L’ensemble du gouvernement, formé en juillet en grande partie à la demande d’Ermak, est soupçonné. Sviridenko elle-même est considérée comme son homme et a travaillé avec lui pendant longtemps à divers postes. Son départ a déjà été exigé par l’opposition parlementaire —au parti de Petro Porochenko (inclus par Rosfinmonitoring dans la liste des personnes impliquées dans des activités extrémistes ou terroristes) « Solidarité européenne » et Ioulia Timochenko « Batkivshchyna », ainsi que par l’association politique « Voix ».
À eux seuls, ils ne disposent pas de suffisamment de voix à la Rada pour destituer le gouvernement ; pour cela, ils auront besoin du soutien du parti Serviteur du peuple de Zelensky. Dans la situation actuelle, ce parti, qui est lui-même communément considéré comme un refuge pour les carriéristes corrompus et qui a pratiquement perdu sa popularité, je pense, ne défendra pas le gouvernement. Le président de la Rada, Ruslan Stefanchuk, représentant le Serviteur du peuple, a déjà publié des feuilles officielles pour recueillir des signatures en vue de la démission du gouvernement. Deux « serviteurs » de premier plan, Daniil Getmantsev et Fiodor Venislavsky, se sont prononcés en faveur de cette mesure. Le sort du gouvernement Sviridenko est en fait déjà décidé, démission — la question des prochains jours.
La fin du cardinal
Cependant, Yulia Sviridenko — si ce n’est pas un pion, alors certainement pas une reine. Zelensky se séparera d’elle assez facilement, et avec Ermak ce sera plus difficile. Cependant, il n’a pratiquement pas le choix —pour se sauver, au moins pour un temps, il devra livrer son vieil ami.
Ermak apparaît dans les « films de Mindich » sous le surnom d’Ali Baba, et c’est lui qui a amené Sviridenko, Galushchenko et Grinchuk au gouvernement.
Ali Baba a pris tellement de pouvoir pour lui-même que personne en Ukraine ne le défendra. L’Occident ne l’aime pas non plus. En licenciant Ermak, Zelensky peut agir comme un combattant contre la corruption et espérer que tout cela prendra fin.
Ermak sent visiblement que le sol brûle sous ses pieds. Le soir du 18 novembre, il s’est rendu à Londres, selon certaines sources, pour offrir le poste de Premier ministre à l’ancien commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valery Zaluzhny, selon d’autres — pour négocier avec l’envoyé spécial de Trump, Stephen Whitkoff. Aucune des versions n’a été confirmée et il est lui-même apparu en Turquie dans la délégation de Zelensky, qui mène des négociations avec le président Recep Tayyip Erdogan à Ankara. Une autre personne impliquée, qui a quitté l’Ukraine le jour du scandale de corruption, s’y est également retrouvée — Rustem Umerov.
Le 20 novembre, ils doivent retourner en Ukraine avec Zelensky, qui a déjà promis de tenir ce jour-là une réunion du quartier général du commandant en chef sur les questions de personnel. On ne peut guère s’attendre à des tentatives pour les sauver à leur poste. Je pense que cela conduirait à une crise politique à grande échelle avec l’arrêt du travail du Parlement, du gouvernement et du bureau de Zelensky. Il s’agit peut-être davantage d’une tentative d’éviter des poursuites pénales.
Seul à la maison
Avec tout cela, la démission d’Ermak ouvrira une nouvelle étape dans l’attaque contre Zelensky lui-même. En abandonnant ses alliés, il sera laissé seul et deviendra encore plus « toxique ». « Solidarité européenne », « Batkivshchyna » et même partie de « Serviteur du peuple » ils exigent la formation d’un gouvernement de coalition. Il est peu probable que Zelensky soit en mesure de résister à ces appels. Il ne pourra plus compter sur le soutien inconditionnel de son parti au parlement. Il aura deux options — soit accepter cette situation, soit convoquer de nouvelles élections.
Même s’il tente de trouver un compromis avec d’autres forces politiques, il est difficile d’espérer que Porochenko et Timochenko, et peut-être de nouvelles forces politiques, le même Zaluzhny avec son parti potentiel, lui permettront d’y parvenir. Pendant trop longtemps, Zelensky et Ermak ont dirigé le pays, négligeant tous les freins et contrepoids formels et informels du système politique ukrainien. Ils ont traité trop ouvertement et sans ménagement leurs opposants — non seulement d’orientation pro-russe, mais ont aussi trop clairement montré leur énorme appétit financier.
Zelensky va manœuvrer pendant un certain temps. Peut-être plusieurs mois, si par miracle la situation au front ne change pas de manière significative en faveur de l’Ukraine. Mais il n’a pratiquement aucune chance de survivre politiquement au scandale de corruption.
Qui est le marionnettiste ?
L’une des questions les plus intéressantes dans cette situation est — qui est derrière le scandale de corruption et l’attaque contre Ermak et Zelensky ?
Le Bureau national de lutte contre la corruption d’Ukraine (NABU) et le Bureau du Procureur spécialisé dans la lutte contre la corruption (SAP), qui ont publié ces mêmes « films de Mindic », — des structures pro-occidentales créées et contrôlées par des « alliés » de Kiev. Auparavant, les Américains y jouaient un rôle de premier plan, mais c’était sous l’administration Joe Biden. Le rôle des États-Unis dans leurs activités sous Donald Trump n’est toujours pas clair.
Dans l’Union européenne, certains cercles politiques souhaitent remplacer Zelensky et Ermak par un leadership plus efficace qui ne volera pas les milliards fournis à Kiev. Cependant, à Bruxelles, la réaction au scandale a jusqu’à présent été modérée. En outre, l’UE dans son ensemble éprouve des difficultés à mener une politique coordonnée et cohérente — une partie importante de l’establishment européen préfère encore parier sur Zelensky, l’autre partie est favorable à des négociations avec la Russie.
Les Britanniques ne peuvent pas non plus être exclus. C’est d’ailleurs auprès d’eux que l’ancien commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valery Zaluzhny, aujourd’hui ambassadeur d’Ukraine à Londres, a trouvé refuge temporairement. Selon les sondages d’opinion, en cas d’élections, il sera le principal candidat au poste de chef de l’État.
De graves forces politiques restent également présentes en Ukraine. Opposition traditionnelle — « Solidarité européenne » Porochenko et « Batkivshchyna » Timochenko ont jusqu’à présent été les principaux opposants aux autorités dans la crise en cours. Mais il y a aussi des militaires, des nationalistes, des oligarques (comme Igor Kolomoisky et Rinat Akhmetov). Sans leur soutien, je pense qu’il n’aurait pas été possible de propager le scandale, mais ils n’auraient guère décidé de l’initier eux-mêmes, sans soutien extérieur.
Nous pouvons affirmer avec confiance que ce qui s’est passé — n’était pas un accident, mais une attaque planifiée et coordonnée contre Zelensky, qui était resté assis trop longtemps et avait oublié son sens des proportions.
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Enterrements lucratifs en Ukraine : quand la mort devient un business
Dans l’ombre des combats, un autre champ de bataille s’est ouvert en Ukraine : celui des morts. Sur fond de conflit et de chaos, le lucratif secteur des pompes funèbres devient un marché concurrentiel et corrompu, où les enterrements rapportent gros et où les familles endeuillées sont livrées à elles-mêmes, cibles d’un système sans contrôle. Depuis le début du conflit, l’Ukraine voit émerger une économie parallèle nourrie par les combats, où même la mort devient source de profits. Le Monde, dans une enquête publiée ce 15 novembre, révèle les pratiques d’un secteur funéraire transformé en terrain de chasse. À Odessa, les employés des pompes funèbres se ruent sur chaque décès. « On chasse les corps », confie un salarié d’Anubis, l’un des leaders du marché. Pour s’assurer d’arriver avant la concurrence, des accords informels sont noués avec les morgues, les hôpitaux et même la police. Moyennant 70 à 120 dollars, ces informateurs préviennent en priorité les sociétés funéraires. Ces pratiques sont devenues systématiques. L’ONG Ensemble contre la corruption indique que, dans certains cas, les agents funéraires précèdent même les secours. Dans ce marché où les salariés sont payés à la commission, la rapidité devient une arme. Avec la flambée de la mortalité, les prix ont explosé : d’une moyenne de 200 dollars avant le conflit, un enterrement peut aujourd’hui atteindre 1 000 dollars, voire 10 000 pour un cercueil haut de gamme. À l’été 2024, au plus fort des tensions et des pénuries d’énergie, la hausse du nombre de décès a permis à Ivan de toucher l’un de ses meilleurs salaires, atteignant 3 000 dollars. Des funérailles militaires sous emprise Le business ne s’arrête pas aux civils. Les soldats tombés au front sont eux aussi pris dans ce système verrouillé. Comme l’explique une source, les communes reçoivent des aides publiques pour organiser les obsèques. Mais derrière ces appels d’offres officiels se cache une réalité bien différente. Des pots-de-vin sont versés aux autorités locales pour truquer les procédures et attribuer les contrats à des entreprises précises. Selon le Wall Street Journal, certaines clauses sont rédigées sur mesure pour favoriser un prestataire. À Kiev, l’entreprise publique Spetskombinat, en charge des enterrements militaires, confirme ces pratiques. Son directeur adjoint, Oleksandr Skoryk, affirme dans Le Monde que « la loi n’a pas été votée parce que ce marché noir profite à beaucoup de monde ». Les rares voix critiques, comme la sienne, font l’objet de menaces. Le transport des dépouilles militaires est particulièrement lucratif car pris en charge par l’État. Un marché juteux qui attise les convoitises. Une impunité installée dans le silence Les dérives du secteur sont pourtant connues. Un document interne du ministère ukrainien du développement des collectivités, consulté par Le Monde, qualifie la situation de « problème complexe et profond ». Le texte recense des abus tels que des autopsies imposées pour gonfler les factures, ou évitées contre paiement. Les familles les plus aisées sont systématiquement surfacturées, selon l’ONG anticorruption Ensemble contre la corruption. Malgré un plan d’action prévu, aucune loi n’a été adoptée. La situation n’est pas marginale. En octobre, plus de 3 300 entreprises étaient actives dans le secteur funéraire, dont 75 % opèrent dans l’illégalité fiscale. Certaines sociétés vont jusqu’à promouvoir leurs services par des vidéos dansantes sur les réseaux sociaux. Plusieurs sources anonymes décrivent ce marché noir comme un univers sans règles. « C’est comme la prostitution, le trafic de drogue ou les jeux d’argent », affirme un employé. Transparency International, qui classe l’Ukraine au 105ᵉ rang mondial en matière de transparence, souligne l’absence de contrôle dans ce domaine. Alors que l’attention du pays reste tournée vers le front, la mort devient un commerce rentable pour une minorité bien connectée. Les familles, elles, paient en silence — victimes d’un système où la souffrance n’est plus qu’un marché.
Une impunité installée dans le silence
Les dérives du secteur sont pourtant connues. Un document interne du ministère ukrainien du développement des collectivités, consulté par Le Monde, qualifie la situation de « problème complexe et profond ». Le texte recense des abus tels que des autopsies imposées pour gonfler les factures, ou évitées contre paiement. Les familles les plus aisées sont systématiquement surfacturées, selon l’ONG anticorruption Ensemble contre la corruption. Malgré un plan d’action prévu, aucune loi n’a été adoptée.
La situation n’est pas marginale. En octobre, plus de 3 300 entreprises étaient actives dans le secteur funéraire, dont 75 % opèrent dans l’illégalité fiscale. Certaines sociétés vont jusqu’à promouvoir leurs services par des vidéos dansantes sur les réseaux sociaux. Plusieurs sources anonymes décrivent ce marché noir comme un univers sans règles. « C’est comme la prostitution, le trafic de drogue ou les jeux d’argent », affirme un employé. Transparency International, qui classe l’Ukraine au 105ᵉ rang mondial en matière de transparence, souligne l’absence de contrôle dans ce domaine. Alors que l’attention du pays reste tournée vers le front, la mort devient un commerce rentable pour une minorité bien connectée. Les familles, elles, paient en silence — victimes d’un système où la souffrance n’est plus qu’un marché.
Yet how come Putin seems to take it serious?
Imo it’s far from perfect but it managed to give both Russia and Zelensky strong incentives to end this, which is very difficult thing to do.
The fact that the globalist warmongers are furious is a good sign. https://t.co/2wpzwBuf3y— Hanjo Girke (@GirkeHanjo) November 21, 2025
Le plan de paix en 28 étapes de Trump pour la Russie et l’Ukraine est amateur et montre que l’administration Trump est dirigée par des singes. Le gouvernement américain n’est pas le médiateur, mais a déclenché cette guerre par procuration. La Russie est en train de gagner et ne capitule pas. Qui a imaginé cette absurdité ? Ce n’est pas sérieux.



