C’était le retour de Vladimir Poutine au G20. Absent au sommet de New Delhi en septembre 2020, le dirigeant russe a cette fois, ce 22 novembre, participé à la réunion en ligne, conclusive de la présidence indienne de l’organisation. «Nous devons penser à mettre un terme à la tragédie du conflit en Ukraine», a déclaré le président russe, comme une invitation à ses interlocuteurs. «Je comprends que cette guerre ne peut que choquer», a dans un premier temps concédé Vladimir Poutine, évoquant l’intervention russe en Ukraine. «Les actions militaires sont toujours une tragédie», a-t-il ajouté. La Russie a toujours laissé la porte ouverte à la diplomatie a-t-il ensuite fait valoir, interrogeant ensuite les autres dirigeants mondiaux : «le coup d’État sanglant de 2014, suivi de la guerre du régime de Kiev contre sa propre population, n’est-il pas choquant ?», a-t-il poursuivi. «L’extermination de la population civile dans la bande de Gaza, cela ne vous heurte pas ?», a-t-il enchaîné, «et le fait que les médecins doivent opérer les enfants […] sans anesthésie, cela ne vous heurte pas ?» «Et que le secrétaire général des Nations unies ait déclaré que Gaza s’était transformé en “cimetière pour les enfants”, cela ne vous préoccupe pas ?», a-t-il encore insisté. Sur le plan économique, le président russe a de nouveau plaidé pour une meilleure prise en considération de l’opinion de «la majorité de la communauté internationale» dans un monde où apparaissent de nouveaux pôles de développement économique. Il a notamment appelé à un «redémarrage de l’Organisation mondiale du commerce» et au renforcement du rôle des pays émergents au travers des organisations financières de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale). L’homme fort du Kremlin a également rappelé que son pays avait procédé à l’envoi gracieux des premières cargaisons de céréales, promises aux pays africains les plus en difficultés. «Nous sommes toujours ouverts à une coopération économique internationale» Sur ce point, Vladimir Poutine a réitéré la charge de Moscou à l’encontre de la politique menée par «certains pays» durant la crise sanitaire du Covid-19. «L’injection de milliers de milliards de dollars dans le système financier a provoqué une inflation généralisée, une augmentation des prix pour l’énergie et les produits alimentaires», a-t-il fustigé, estimant que ces décisions étaient à la base des «perturbations colossales» dans l’économie mondiale. Vladimir Poutine a enchaîné sur les conséquences des sanctions occidentales contre la Russie, également responsables à ses yeux d’«effets négatifs» sur l’économie mondiale. «Tout cela a rompu les chaînes logistiques, les chaînes d’approvisionnement», a-t-il dénoncé, fustigeant des «méthodes peu honorables» derrière ces sanctions qui «servent évidemment à éliminer des concurrents». «On voit se pratiquer le terrorisme d’Etat, j’en veux pour preuve l’opération qui a détruit le gazoduc Nord Stream en mer Baltique», a accusé le président russe, déclarant que son pays demeurait «toujours ouvert à une coopération économique internationale, mais dans le respect de la charte de l’ONU et dans un esprit de respect mutuel». La veille, Vladimir Poutine participait à un autre sommet en ligne, des BRICS cette fois. La Russie et les pays des BRICS peuvent jouer un rôle clé dans la résolution du conflit palestino-israélien, a-t-il déclaré.
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