Israël relance un contrat gazier de 35 milliards de dollars avec l’Égypte, déjà annoncé puis suspendu en août.un accord imposé en grande partie par les pressions américaines.

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L'Égypte peut dire ce qu'elle veut, mais l'achat de 35 milliards de dollars de gaz à Israël viole le droit international, y compris l'avis consultatif de la CIJ de 2024, et constitue, honnêtement, un signe incroyable de soutien à Israël pendant le génocide des Palestiniens. Les États doivent cesser de faire passer les profits avant l'humanité.
L’Égypte peut dire ce qu’elle veut, mais l’achat de 35 milliards de dollars de gaz à Israël viole le droit international, y compris l’avis consultatif de la CIJ de 2024, et constitue, honnêtement, un signe incroyable de soutien à Israël pendant le génocide des Palestiniens. Les États doivent cesser de faire passer les profits avant l’humanité.

Israël relance un contrat gazier de 35 milliards de dollars avec l’Égypte, déjà annoncé puis suspendu en août. Le Caire minimise la portée politique d’un accord imposé en grande partie par les pressions américaines. Le deal illustre l’interdépendance énergétique régionale sur fond de guerre à Gaza et de calculs électoraux.

Un effet d’annonce soigneusement mis en scène. Trente-cinq milliards de dollars : c’est le montant du contrat gazier dont Israël a approuvé la vente à l’Égypte mercredi. « Le plus grand accord gazier de l’histoire d’Israël », s’est félicité le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Pourtant, ce deal n’a rien d’un scoop : annoncé dès août 2025, il avait été brusquement gelé par Israël, qui accusait alors Le Caire d’avoir enfreint les accords de Camp David en déployant près de 40 000 soldats dans le Sinaï. Quatre mois plus tard, l’accord est relancé, signe d’un réchauffement contraint plus que d’un rapprochement assumé.

L’Égypte reste discret sur cet accord

Côté israélien, l’exécutif présente une victoire stratégique, estimant que ce contrat «renforce la position d’Israël comme puissance énergétique régionale ». L’Égypte, elle, adopte un ton nettement plus réservé. Par la voix de Diaa Rashwan, chef de l’Organisme général de l’information, Le Caire insiste sur un accord « strictement commercial », dénué de toute portée politique. Selon NewMed Energy, 130 milliards de mètres cubes de gaz seront livrés sur la durée, jusqu’à épuisement des volumes prévus.

Cette prudence reflète les fortes tensions bilatérales depuis le début de la guerre à Gaza. Le différend autour du poste-frontière de Rafah et la crainte égyptienne d’un déplacement forcé de Palestiniens vers le Sinaï ont fragilisé la relation. À cela s’ajoute la sensibilité de l’opinion publique égyptienne, peu encline à accepter une coopération visible avec Israël en pleine guerre.

C’est ici qu’intervient Washington. Selon plusieurs analystes, l’administration Trump a joué un rôle « clé » pour ressusciter l’accord, multipliant les pressions sur les deux capitales. Les intérêts américains sont directs : le champ gazier offshore de Leviathan, exploité par l’israélien NewMed, l’est aussi par le géant américain Chevron.

Le prix consenti, environ 0,28 dollar par mètre cube, soit près de la moitié du prix spot mondial, rend l’offre particulièrement attractive pour l’Égypte, déjà reliée à Israël par des pipelines existants. Le Caire aurait pourtant pu se tourner vers Chypre, la Turquie ou le Qatar, mais la médiation américaine a pesé lourd.

Pour Benjamin Netanyahou, l’enjeu est aussi politique. À l’approche des législatives prévues en octobre 2026, il cherche à rassurer sur la sécurité énergétique d’Israël et à neutraliser les critiques sur un possible renchérissement de l’électricité. L’accord, présenté comme solidement encadré, lui permet d’afficher une réussite diplomatique, tout en illustrant la dépendance réciproque d’Israël et de l’Égypte dans un contexte régional toujours explosif.

DES TUNNELS DÉTRUITS, GAZA ÉTOUFFÉE Le gouvernement de Sissi a détruit plus de 3 000 tunnels souterrains reliant Gaza à la péninsule égyptienne du Sinaï. Ces tunnels étaient essentiels pour acheminer du carburant, de la nourriture et des matériaux de construction à Gaza, contournant ainsi le blocus israélien. Un rapport de 2014 estimait que 80 % de toutes les marchandises entrant à Gaza passaient par ces tunnels. Sissi justifie leur destruction en invoquant la « lutte contre le terrorisme », mais en réalité, cela n’a pas grand-chose à voir avec le terrorisme et tout à voir avec l’apaisement d’Israël. La perte de ces tunnels a plongé l’économie de Gaza dans un effondrement encore plus profond, poussant le taux de chômage au-dessus de 45 %. Elle a également contribué une fois de plus à affamer le peuple palestinien. /6

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