La Cour internationale de justice a rendu ce 19 juillet un avis jugeant «illégale» l’occupation par Israël de territoires palestiniens conquis depuis 1967, et sommant Israël de réparer le préjudice causé. Un avis rejeté par le gouvernement israélien, son ministre de la Sécurité nationale accusant la juridiction onusienne d’être «antisémite». Lire aussi Guerre à Gaza : la Cour internationale de Justice ordonne à Israël d’arrêter ses opérations à Rafah Une cinquantaine d’États ont témoigné dans cette affaire sans précédent. Ce 19 juillet 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, a rendu son avis consultatif sur «les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est». La plus haute juridiction de l’ONU a conclu que «la présence continue de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite», estimant que l’État d’Israël «est dans l’obligation» de mettre fin «dans les plus brefs délais» à cette présence. «L’État d’Israël a l’obligation de réparer le préjudice causé à toutes les personnes physiques et morales concernées», a par ailleurs enjoint la CIJ dans cet avis non contraignant. La cour onusienne a ajouté que l’État d’Israël devait cesser «immédiatement toute nouvelle activité de colonisation», et «évacuer tous les colons» du Territoire palestinien occupé. Par ailleurs, l’occupation et la colonisation de la Palestine sont déclarées illégales erga omnes («à l’égard de tous», ndrl). «Tous les États sont dans l’obligation de ne pas reconnaître comme licite la situation découlant de la présence illicite de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé et de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation», lit-on notamment dans cet avis de la CIJ. «Un grand jour pour la Palestine» Dans la foulée, la présidence de l’Autorité palestinienne a qualifié cette décision d’«historique». «C’est un grand jour pour la Palestine», a réagi Varsen Aghabekian Chahine, la ministre déléguée aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne. «C’est la plus haute juridiction (de l’ONU) et elle a présenté une analyse très détaillée de ce qui se passe à travers l’occupation et la colonisation prolongées par Israël du territoire palestinien, en violation du droit international», a-t-elle déclaré. De son côté, Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue des États arabes, a salué l’avis rendu par la CIJ, estimant que «la décision est une preuve concluante d’un point de vue juridique pour faire taire tous les arguments israéliens vides de sens». Aboul Gheit a estimé que l’avis consultatif de la Cour a «un grand poids juridique et moral», soulignant toutefois que «les pratiques racistes d’Israël dans les territoires palestiniens occupés n’ont pas besoin d’une déclaration pour démontrer leur atrocité et leur violation totale des valeurs des droits de l’homme». Un avis fustigé par le gouvernement israélien Côté israélien, le ministre des Finance Bezalel Smotrich et son homologue de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, ont attaqué frontalement la Cour internationale de Justice. «La réponse à la Haye : la souveraineté maintenant sur la Cisjordanie» a déclaré Smotrich sur X (ex-Twitter). «La décision de la Cour internationale de Justice prouve qu’elle est antisémite, et nous n’accepterons pas de prêche moral de sa part», a déclaré pour sa part Ben Gvir, un partisan de l’annexion de toute la Cisjordanie. Il s’agit d’une «décision mensongère», a de son côté réagi Benjamin Netanyahou. Le Premier ministre israélien a affirmé que les Juifs ne pouvaient pas être considérés comme des colons dans leur patrie historique. «Aucune fausse décision de La Haye ne déformera cette vérité historique, tout comme la légalité de la colonisation israélienne sur tous les territoires de notre patrie ne peut être contestée», a-t-il lancé. Cette affaire fait bien sûr écho à la plainte portée par l’Afrique du Sud devant la Cour Internationale de Justice, accusant Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza. Des accusations rejetées par Israël, qui poursuit ses opérations militaires dans la bande de Gaza en faisant fi des ordonnances de la CIJ. Le 24 mai, celle-ci avait sommé Israël de cesser «immédiatement» ses opérations militaires dans le gouvernorat de Rafah susceptibles de créer «des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie». Le 28 mars, le tribunal a ordonné à Israël d’assurer sans délai la fourniture d’une aide humanitaire d’urgence à la bande de Gaza, soulignant que «la famine s’est déclarée» dans l’enclave palestinienne. En janvier, la Cour avait appelé l’État hébreu à «faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza». Expansion des colonies en Cisjordanie occupée La publication de cet avis intervient à un moment où la pression internationale s’accentue sur Israël, plus de neuf mois après l’éclatement du conflit avec le Hamas suite à la sanglante attaque de ce dernier contre le sud de l’État hébreu. Un conflit qui n’a pas mis en suspens l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie. Depuis le 7 octobre, les Palestiniens vivant en Cisjordanie sont exposés à de nombreuses violences de la part des colons autant que de l’armée israélienne. Selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 553 Palestiniens dont 131 enfants ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. En outre, plus de 5 420 Palestiniens ont été blessés au cours de la même période, dont environ 830 enfants. Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un «avis consultatif» sur les «conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est». La plupart des intervenants ont appelé, lors d’audiences en février, à ce qu’Israël mette fin à l’occupation qui a suivi la guerre des Six Jours en 1967. En effet, les Nations Unies considèrent comme illégale l’occupation de quelque 70 000 kilomètres carrés de territoires arabes saisis par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967. L’assemblée de L’ONU avait ainsi demandé à la Cour de statuer sur les «conséquences juridiques» de ce qu’elle désigne, dans sa résolution, comme «la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination».
Introduction à la décision de la cour de l’ONU
La récente décision de la Cour internationale de justice (CIJ) des Nations unies a marqué un tournant significatif dans le conflit israélo-palestinien. Émettant un avis consultatif sur les actions d’Israël dans les territoires occupés, la CIJ a mis en lumière des infractions au droit international humanitaire et aux droits de l’homme. Cette décision, considérée par beaucoup comme un coup dur pour le sionisme, remet en question plusieurs aspects centraux de la politique israélienne de colonisation.
Pour comprendre l’impact de cette décision, il est crucial de revenir sur les événements qui y ont conduit. Ces dernières décennies, les politiques d’extension des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale. Les Nations Unies, ainsi que de nombreuses organisations non-gouvernementales, ont dénoncé ces pratiques comme étant contraires aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Malgré ces condamnations, le gouvernement israélien a continué à encourager l’implantation de nouvelles colonies et à étendre celles existantes.
Face à cette situation, les autorités palestiniennes ont intensifié leurs efforts diplomatiques pour obtenir une reconnaissance internationale de la situation sur le terrain. En réponse, la CIJ a été sollicitée pour fournir un avis consultatif sur la légalité de ces actions. La réponse de la cour, très attendue, a été claire : les activités de colonisation israéliennes violent le droit international et doivent être suspendues. Cette décision a amplifié les appels à une solution à deux États, fondée sur les frontières précédant 1967, remettant en cause les fondements même du mouvement sioniste tel qu’il s’est développé depuis la création de l’État d’Israël.
Il est indéniable que cette décision de la CIJ introduit une nouvelle dynamique dans le débat sur le conflit israélo-palestinien. En plaçant la politique sioniste sous le feu des projecteurs, elle suscite des discussions intenses sur l’avenir des relations entre Israël et la Palestine, ainsi que sur le rôle de la communauté internationale dans la sauvegarde des droits fondamentaux et du droit international.“`html
Le contexte historique et politique du sionisme
Le sionisme est un mouvement politique et idéologique né à la fin du XIXe siècle, principalement en réponse à l’antisémitisme croissant en Europe. Fondé par des figures éminentes telles que Theodor Herzl, son principal objectif était la création d’un foyer national pour le peuple juif en Palestine, un territoire alors sous domination ottomane. Le premier congrès sioniste, tenu à Bâle en 1897, a formalisé cette aspiration, jetant les bases de ce qui allait devenir un des mouvements les plus influents du XXe siècle.
Le sionisme a dû naviguer à travers d’innombrables défis, allant des conflits avec les populations arabes locales aux désaccords internes sur la meilleure manière de réaliser ses objectifs. Pendant la période de l’entre-deux-guerres, l’immigration juive en Palestine a augmenté, intensifiant les tensions et conduisant à une série de confrontations violentes. Malgré ces obstacles, le soutien international, notamment via la Déclaration Balfour de 1917 et le vote de la Résolution 181 de l’ONU en 1947, a pavé la voie à la création de l’État d’Israël en 1948.
Avec la fondation de l’État d’Israël, le sionisme a évolué. Initialement centré sur l’idée de la création d’un refuge pour les Juifs persécutés, il a progressivement intégré des nuances plus complexes, impliquant des dimensions politiques, territoriales et culturelles. Dans le contexte moderne, le sionisme est souvent associé à la politique israélienne, suscitant des controverses particulièrement autour des questions des colonies et des relations avec le peuple palestinien.
L’évolution du sionisme et ses répercussions actuelles continuent de susciter des débats passionnés. Alors que certains le considèrent comme un mouvement légitime visant à la protection et à la réhabilitation nationale du peuple juif, d’autres le voient comme une politique expansionniste et coloniale. Ces divergences de perspectives rendent la discussion sur le sionisme indispensable pour comprendre les dynamiques géopolitiques contemporaines au Moyen-Orient.“`
Les détails de la décision de la cour de l’ONU
La récente décision de la cour de l’ONU a provoqué des réactions variées à travers le monde, et il est crucial de comprendre les détails spécifiques qui ont conduit à cette étape significative. La cour a examiné plusieurs aspects juridiques et contextuels avant de rendre son jugement final. Tout d’abord, la cour a évalué les faits présentés par les différentes parties impliquées, y compris les arguments de l’État d’Israël et ceux des représentants palestiniens.
Les représentants palestiniens ont mis en avant la question de la légalité des colonies israéliennes dans les territoires occupés, en arguant qu’elles violent le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU. Ils ont également souligné les impacts humanitaires négatifs sur la population palestinienne. De son côté, Israël a défendu la légitimité de ses actions, invoquant des raisons de sécurité et des droits historiques sur les terres concernées.
La cour de l’ONU a fondé sa décision sur une interprétation rigoureuse de diverses normes du droit international. Les arguments principaux ont tourné autour des violations présumées de la Quatrième Convention de Genève, qui interdit les transferts de populations par une puissance occupante dans les territoires qu’elle occupe. La cour a également pris en compte les résolutions antérieures de l’ONU, qui reconnaissent les frontières de 1967 et appellent à une solution à deux États.
En justifiant sa décision, la cour a mentionné que les colonies israéliennes dans les territoires occupés étaient illégales au regard du droit international et qu’elles constituaient une entrave à la paix et à la sécurité dans la région. La cour a appelé Israël à arrêter immédiatement toute construction de colonies et à respecter les droits des Palestiniens conformément aux traités internationaux.
Cette décision marque un tournant significatif dans la politique internationale concernant le conflit israélo-palestinien, mettant en lumière les tensions de longue date et les défis juridiques associés à la quête de stabilité et de justice dans la région.
L’impact légal et politique de la décision de la Cour de l’ONU à l’encontre d’Israël est potentiellement significatif. Sur le plan légal, la décision pourrait augmenter la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il respecte certaines résolutions internationales et qu’il adapte ses politiques en conséquence. Les poursuites judiciaires internationales pourraient s’intensifier, notamment devant la Cour pénale internationale, entraînant des mesures de responsabilisation accrues pour des actions passées et présentes perçues comme violant le droit international.
Afin de comprendre les implications politiques, il est essentiel de considérer tant les répercussions nationales qu’internationales. À l’échelle nationale, cette décision pourrait renforcer le débat interne autour des politiques israéliennes vis-à-vis des territoires contestés. Les factions politiques au sein d’Israël pourraient se diviser davantage, certains appelant à une réforme et d’autres rejetant fermement ce qu’ils considèrent comme une ingérence internationale. L’impact sur l’opinion publique pourrait être contrasté, entre un sentiment de victimisation et un incitatif à repenser certaines politiques pour éviter l’isolement international croissant.
Sur la scène internationale, cette décision de l’ONU pourrait souder les alliés habituels d’Israël, comme les États-Unis, EU et certains pays européens, autour de la nécessité de défendre leur partenaire stratégique au Moyen-Orient. Toutefois, elle pourrait également entraîner une exacerbation des tensions avec d’autres nations et organismes internationaux critiques des actions israéliennes. Une augmentation des sanctions économiques ou des restrictions commerciales est une autre éventualité, même si elle reste à confirmer par les développements ultérieurs sur la scène diplomatique.
Enfin, cette décision renforce potentiellement les mouvements propalestiniens et les critiques du sionisme, influençant ainsi le discours global autour du conflit israélo-palestinien. Les répercussions de ce jugement ne se limiteront pas à des aspects juridiques et politiques, mais influenceront aussi les perceptions et les relations internationales à moyen et long terme. Israël se trouve à un carrefour où ses réponses à cette décision façonneront non seulement ses politiques internes mais également sa position sur la scène mondiale.
Réactions internationales à la décision
La décision de la Cour internationale de justice de l’ONU a provoqué un ensemble varié de réactions à travers le monde. Parmi les alliés traditionnels d’Israël, les réactions ont été principalement critiques envers la décision de la cour. Les États-Unis, par exemple, ont exprimé leur profond désaccord, affirmant que cette mesure pourrait compromettre les efforts de paix dans la région. Le Royaume-Uni se joint également à cette critique en soulignant que des négociations directes entre les parties impliquées auraient été plus appropriées.
À l’opposé, plusieurs pays et organisations internationales ont manifesté leur soutien à la décision de la cour de l’ONU. La Ligue arabe et certains pays africains et asiatiques ont accueilli favorablement cette résolution, la voyant comme un pas vers une justice internationale équitable. Beaucoup d’entre eux considèrent que la reconnaissance des illégalités présumées liées aux politiques d’Israël dans les territoires occupés est une avancée significative pour les droits des Palestiniens.
Les réactions des autres nations ont été plus mesurées. L’Union Européenne, bien que partageant certaines réserves concernant les actions israéliennes, a mis en avant la nécessité de promouvoir la paix et la stabilité dans la région par des voies diplomatiques. Tout en reconnaissant la décision de la cour, l’UE a insisté sur la poursuite du dialogue et des négociations comme solutions indispensables pour une paix durable.
De leur côté, les organisations internationales telles que les Nations Unies ont salué l’occasion de mettre davantage de lumière sur les problématiques de droit international dans le contexte du conflit israélo-palestinien. Elles ont appelé toutes les parties à respecter les décisions de la cour et à œuvrer ensemble pour instaurer une paix juste et durable.
L’impact sur le mouvement sioniste et ses partisans
La récente décision de la Cour internationale de justice (CIJ) de l’ONU a suscité des réactions diverses au sein du mouvement sioniste et parmi ses partisans. Cette décision, perçue comme un coup dur, a des répercussions significatives sur l’agenda politique et social du sionisme. Les leaders et les activistes sionistes se retrouvent désormais dans une position délicate, confrontés à la nécessité de redéfinir leurs stratégies à la lumière de cette nouvelle réalité juridique internationale.
La première réaction des dirigeants sionistes a été de se rallier autour d’un message de défiance, insistant sur la souveraineté d’Israël et son droit à l’autodétermination. Nombreux sont ceux qui considèrent que la décision de la CIJ est un affront direct à l’existence et aux valeurs fondamentales de l’État d’Israël. Dans les médias et lors de manifestations publiques, le discours dominant met en avant une résistance active contre ce qu’ils perçoivent comme une ingérence injustifiée dans les affaires internes du pays.
En termes de stratégies futures, les leaders sionistes pourraient adopter des approches variées pour atténuer les effets de cette décision. Sur le plan diplomatique, ils pourraient intensifier leurs efforts pour rallier des soutiens internationaux, notamment parmi les alliés traditionnels d’Israël. En développant un réseau de lobbyisme plus efficace, ils espèrent influencer les politiques étrangères de divers pays en leur faveur.
Par ailleurs, il est probable que des initiatives locales soient renforcées pour démontrer la résilience du mouvement sioniste face à cette adversité. Des campagnes de sensibilisation seront probablement mises en place pour mobiliser l’opinion publique israélienne et internationale autour des enjeux cruciaux pour l’avenir du sionisme. Ces campagnes viseront à mettre en valeur la légitimité historique et morale de leur cause, tout en cherchant à minimiser l’impact négatif de la décision de la CIJ.
Perspective des Palestiniens et autres groupes affectés
La récente décision de la Cour internationale de justice a été accueillie par les Palestiniens et d’autres groupes affectés comme une avancée significative dans leur quête de justice. Pour beaucoup au sein de ces communautés, le jugement représente une reconnaissance internationale des injustices subies depuis des décennies. Il y a un sentiment renouvelé d’espoir que leurs souffrances et leurs combats soient enfin pris en compte sur la scène mondiale.
Les principales parties prenantes palestiniennes voient cet acte juridique comme un levier pour renforcer leur position lors des négociations et discussions internationales. La décision pourrait potentiellement ouvrir la voie à une plus grande pression diplomatique sur Israël, favorisant peut-être des conditions plus justes pour l’établissement d’un État palestinien. De même, des organisations de défense des droits de l’homme espèrent que cela conduira à une plus grande transparence et responsabilité internationale vis-à-vis des actions israéliennes dans les territoires occupés.
Néanmoins, les défis demeurent nombreux et complexes. Une décision judiciaire, même de la plus haute cour du monde, ne se traduit pas nécessairement par des changements immédiats ou tangibles sur le terrain. La réalité politique demeure tendue, avec des cycles de violence sporadique et une méfiance persistante des deux côtés. Par ailleurs, la capacité des acteurs internationaux à faire appliquer cette décision est limitée, d’autant plus que certains pays alliés d’Israël pourraient opposer leur veto ou tenter de diluer les pressions exercées.
Pour les autres groupes affectés, notamment les résidents des territoires exposés à l’expansion des colonies et aux conflits récurrents, cette décision est une bouffée d’oxygène. Cependant, l’impact à long terme dépendra grandement de la mise en œuvre concrète des recommandations juridiques et de la volonté des acteurs internationaux de défendre l’intégrité du jugement de la cour.
Scénarios futurs et analyses prospectives
L’analyse des développements futurs concernant l’évolution du sionisme et des territoires en question nécessite une attention particulière aux réponses politiques possibles d’Israël ainsi qu’aux réactions de la communauté internationale. Les scénarios variés peuvent se déployer selon différentes dynamiques et tournants stratégiques.
Un premier scénario pourrait voir Israël adopter une posture de confrontation directe contre les résolutions internationales. Dans ce cas de figure, la situation sur le terrain pourrait s’intensifier avec un renforcement militaire et des actions unilatérales, exacerbant les tensions régionales. Une telle approche pourrait provoquer une condamnation plus ferme des instances mondiales et des sanctions économiques, plaçant Israël dans une position diplomatique de plus en plus isolée.
En revanche, Israël pourrait opter pour un ajustement plus modéré en engageant des négociations de bonne foi avec les parties concernées et en collaborant avec la communauté internationale. Ce second scénario favoriserait une désescalade des hostilités et pourrait ouvrir la voie à des solutions diplomatiques plus durables. Cette approche pourrait également améliorer les relations d’Israël avec les pays de la région et renforcer sa légitimité sur la scène internationale.
Du côté de la communauté internationale, une réponse unifiée pourrait engendrer des résultats plus concrets, comme la mise en place d’un cadre juridique contraignant visant à garantir les droits des peuples concernés par le conflit. Ce troisième scénario se traduirait par une pression accrue sur Israël pour se conformer aux normes internationales, tout en redéfinissant les contours du sionisme dans un contexte géopolitique renouvelé.
Enfin, il est envisageable que l’intervention de la Cour de l’ONU génère un effet domino dans la région, encourageant d’autres acteurs à revoir leurs politiques. Ce dernier scénario mènerait à une redéfinition des alliances et des stratégies dans la région, avec un impact significatif sur le paysage global du Moyen-Orient.
Le représentant du colonialisme sioniste en Palestine est en visite aux USA pour quelques jours.
Nullement impressionné semble-t-il par la décision de la Cour Internationale de Justice en date du 19 juillet 2024, décrétant que l’occupation depuis 57 ans du territoire palestinien est illégal au regard du droit international ni même par l’accusation de génocide portée par l’Afrique du Sud devant la même cour (en cours d’instruction), pas plus par la décision de la Cour Criminelle Internationale d’émettre un mandat international d’arrêt contre lui même et son ministre de la défense Yoav Gallant. Il arrive aux USA alors que deux estimations récentes, l’une du journal de l’enclave sioniste « Haaretz », la seconde parue dans le « Lancet » disent explicitement que pour la première, l’armée sioniste a probablement tué autant sinon plus de civils le 7 octobre 2023 que les combattants du Hamas, la seconde qu’on peut s’attendre à un chiffre de victimes (hyper majoritairement civiles) de l’ordre de 190 000) à la mi juillet 2024 dans la bande de Gaza.
Représentant d’un gouvernement démocratiquement élu et soutenu par sa population il incarne tous les vieux démons que les « élites » occidentales ont elles-mêmes incarnées, ce qui peut expliquer la grande mansuétude envers une entité qui est en guerre avec les autochtones et son environnement depuis sa création en 1948. Le projet à l’époque d’un Etat juif impliquait nécessairement la conquête d”un territoire occupé par une population et un nettoyage ethnique massif réalisé en grande partie par la guerre .
Ce projet colonialiste, impliquant une immigration massive sur des territoires occupés par des populations majoritairement non juives est un mauvais copier/coller de ce que les élites occidentales ont fait sur la planète entière durant plusieurs siècles.
Déjà le projet de l’ONU de 1947 de partage de la Palestine était délibérément spoliateur pour les palestiniens en donnant la quasi totalité de la façade maritime à l’entité sioniste et en cautionnant une immigration massive qui n’avait nul projet de s’intégrer aux populations locales. La force faisant le droit, on sait ce qui est advenu du projet intial sans consultation des populations locales (dont on connaissait au demeurant l’opînion sur le « grand remplacement » qu’il impliquait nécessairement), à savoir la conquête militaire du territoire, le nettoyage ethnique sous couvert de la défense du territoire, puis le mitage sur plusieurs décennies du territoire qui n’avait jamais été envisagé pour l’entité sioniste.
A écouter les déclarations des représentants de cette entité, eux défendent leur territoire et les palestiniens jamais (ce sont des terroristes, nuance…) et les palestiniens ont élu le Hamas dans la bande de Gaza donc ils sont tous coupables et comptables de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Ils sont mêmes des cibles « légitimes » selon les déclarations du président Herzog comme de son premier ministre.
Mais alors, comment se fait-il que les habitants de l’entité sioniste, qui ont élu leurs représentants ne soient pas symétriquement tenus pour responsables des massacres, spoliations, meurtres , brimades quotidiennes infligés par la puissance sioniste contre les palestiniens sur le territoire qui leur est internationalement reconnu ?
La raison est simple et là encore un copier/coller de la pensée occidentale sur plusieurs siècles, à savoir qu’une mort juive dans cette région est sans prix quand une mort palestinienne est une anecdote insignifiante…
Il faudrait une bonne dose de mauvaise foi pour ne pas voir du suprémacisme et du racisme dans l’idéologie sioniste.
C’est la même posture qui a mené l’européen aux quatres coins du monde, lui a fait pratiquer la déportation massive, l’épuration ethnique, la spoliation de territoires, l’esclavage, les massacres de masse, culminant en deux guerres mondiales.
En 1947, les « maîtres du Monde » ont simplement déchargé sur les habitants de Palestine le soin d’éponger les conséquences de leur racisme depuis le début du siècle et en particulier leur antisémitisme. La facture aurait dû échoir aux européens, mais ils n’ont jamais payé les factures alors la force faisant le droit, ils ont fait sortir du néant un Etat qui n’avait aucune légitimité à être. Le plus étonnant est que des juifs de la diaspora le disent explicitement aujourd’hui.
Il n’y a jamais eu de projet de cohabitation sur le même territoire, ce qui aurait en pratique interdit un Etat « confessionnel juif » Le nettoyage ethnique était donc consubstantiel à l’autorisation donné au mouvement sioniste de créer un Etat en Palestine. Dès 1948 , le grand déplacement de population a eu lieu et la bande de Gaza a souvent été décrite comme un camp de réfugiés (dans leur propre pays) ainsi que leurs descendants.
Il est bien sûr totalement hors de question que les palestiniens reviennent chez eux et donc à l’intérieur des frontières actuelles de l’entité sioniste. Donc la solution à un Etat faisant cohabiter deux peuples n’a jamais été réellement envisagée.
Les sionistes eux-mêmes ont prouvé que la solution à deux Etats ne les intéresse nullement. Au contraire leur technique de mitage du territoire palestinien rend la possibilité d’une continuité territoriale palestinienne impossible. Des confettis de territoire en plein désert ne saurait faire un Etat et ils le savent.
Il leur reste donc la solution à un seul Etat sans cohabitation avec les occupants d’origine, soit le projet actuel qui consiste à se débarrasser d’une façon ou d’une autre des palestiniens survivants dans la bande de Gaza. Il envisage manifestement “après la défaite du Hamas” de superviser le retour des palestiniens dans un champ de ruine sous leur contrôle, en omettant dans ce cas de prévenir le contribuable américain qu’il y aura un coût à supporter.
C’est donc tout cela qu’incarne Benjamin Netanyahou aux USA. Il est en terre conquise, puisque les élites du pays se reconnaissent parfaitement dans le projet sioniste pour en partager l’essentiel des valeurs.
Il est déconcertant de voir des centaines de parlementaires faire un accueil triomphal à un personnage qui restera dans l’Histoire comme un psychopathe meurtrier. Tout indique en effet qu’après avoir tué ses propres citoyens autant que l’intervention du Hamas le 7 octobre, IDF va laisser des centaines de milliers de cadavres, « derrière elle » si elle repart, car quoi de plus attirant pour « un peuple sans terre », qu’une « terre sans peuple », un champ de ruines où tout est à reconstruire, clin d’oeil à l’origine de leur présence ?
Un but majeur est déjà atteint, car la bande de Gaza est devenu inhabitable et jamais aucune facture ne sera présenté à l’agresseur. Hôpitaux, écoles, universités, cimetières, tout a été rasé et donc les habitants, sous tutelle sioniste, de Gaza sont condamnés à mourir sur place ou à évacuer la zone.
L’essentiel du monde observe ça en ayant d’autres chats à fouetter et l’occident entier se contrefiche de ce qui arrive là bas.
Pas un seul de ces pays n’a rompu les relations diplomatiques, pas un n’a envisagé des sanctions économiques, pas un n’a songé à assister militairement un peuple en danger de mort, pas un ne présentera la facture de reconstruction au sionistes.
Le 4ième discours du premier ministre de l’enclave sioniste en Palestine à la tribune du Congrès américain sonne donc le glas de la Palestine sous les applaudissements de centaines de membres du Congrès saluant un héraut du « combat entre la civilisation et la barbarie » (il ne dit pas néanmoins pour quel camp il se bat, sujet à controverse).
L’objectif semble double, à savoir faire un doigt d’honneur au droit international (l’ONU a l’habitude) pour bien témoigner que la force fait encore le droit et qu’il y a ceux qui font les règles d’un côté et se torchent avec et ceux à qui ces règles s’appliquent de l’autre et bien sûr s’assurer d’un soutien militaire indéfectible des USA, sans lequel ces crimes de guerre massifs ne seraient pas possibles.
Les parlementaires US ont donc copieusement applaudi pendant près d’une heure, le bras d’honneur à l’ONU, à la Cour Internationale de Justice, à la Cour Criminelle Internationale et tout ceux qui ont l’outrecuidance de penser que les palestiniens ont autant le droit à l’autodéfense que les sionistes et qu’une vie palestinienne vaut une vie sioniste.
Ils ont aussi applaudi le droit de faire taire par tous les moyens possibles la liberté d’expression politique qui doit exclure l’entité sioniste en Palestine et les actes de son gouvernement.
22 ans après avoir déclaré devant le Congrès que l’Irak se préparait à se doter de l’arme nucléaire et qu’éliminer Saddam Hussein apporterait la paix à la région il a profité de sa présence pour resservir le même argument concernant l’Iran non sans avoir énoncé des faits soit non prouvés (ils sont juge et parties) soit attribués au Hamas par inversion accusatoire.
Son discours est à écouter car il est révélateur d’un mode de pensée et du caractère du personnage qui manie le mensonge, la propagande et les techniques de manipulation mentale et assume pleinement le carnage en cours en l’attribuant au Hamas. Il est au moins clair sur un point à savoir que son « pays » a tous les droits et que le droit international ne le concerne pas, pas plus que le droit des autochtones à vivre dans un pays où la plupart de leurs ancêtres sont nés.