Bonne nouvelle pour les politiques, moins pour la démocratie… Le gouvernement a refusé de renouveler l’agrément de l’association #Anticor. Interrogées par Le Monde, les autorités en charge du dossier n’ont pas souhaité réagir…
Conséquences : plusieurs procédures pénales lancées par l’association de lutte contre la #corruption pourraient être annulées. Anticor ne pourra plus non plus se constituer partie civile [ce qui contraint le parquet à transmettre à un juge d’instruction ses plaintes] dans le cas où ses plaintes simples seraient classées par le procureur de la République.
Pour rappel, en France, les procureurs de la République sont soumis statutairement au pouvoir exécutif, lequel a la possibilité de faire et défaire des carrières s’il le souhaite…
Depuis son arrivée à l’Élysée, les affaires se sont multipliées dans l’entourage proche d’Emmanuel Macron. Loin de la promesse de la “République exemplaire”, la macronie s’est engluée dans plus d’une quarantaine d’affaires ; viols, agressions sexuelles, détournement de fonds, prise illégale d’intérêts, favoritisme, dissimulation de patrimoine, agression, abus de confiance, trafic d’influence, association de malfaiteurs, dépenses irrégulières, harcèlement moral, fraude fiscale, harcèlement sexuel…
L’association anticorruption Anticor s’est vue refuser sa demande de renouvellement d’agrément par le gouvernement.
Le gouvernement n’a pas répondu à la demande de renouvellement d’agrément de l’association Anticor. Le ministère de l’Intérieur avait jusqu’au 26 décembre minuit pour lui répondre mais silence radio. La présidente d’Anticor, Élise Van Beneden dit ne pas être étonnée par cette décision : “comme notre action dérange le gouvernement, il n’y a pas de volonté politique de renouveler l’agrément, on n’est pas surpris mais on est très attristés.”
Une “décision incompréhensible”
Cet agrément permettait à l’association de se porter partie civile dans les affaires de corruption. Depuis sa création, en 2002, Anticor a été impliquée dans plus de 160 dossiers allant de l’attribution du mondial de football au Qatar à l’enquête pour prise illégale d’intérêt visant Alexis Kholer, le secrétaire général de l’Élysée. Ce refus choque dans la classe politique. Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée Nationale parle d’une “décision incompréhensible” tandis qu’Alexis Corbière (LFI) qualifie ce choix de “stupéfiant, révoltant, inquiétant…” L’association va contester cette décision devant le tribunal administratif.