Les citoyens de Bursa expriment leur mécontentement envers le commerce avec Israël

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, les déclarations du président Erdogan ne font que dissimuler les intérêts contradictoires de sa bourgeoisie, entre normalisation et approfondissement des relations avec la bourgeoisie israélienne et volonté de se présenter comme une puissance régionale et un leader du monde musulman dans la région. Si les relations diplomatiques entre la Turquie et Israël sont parfois instables, comme en témoigne l’incarcération d’une trentaine d’individus, mardi 2 Janvier, soupçonnés d’espionnage pour le compte d’Israël, la répression des manifestations autour de la base militaire étatsunienne d’Incirlik et l’essor du commerce israélo-turc font d’Erdogan un faux allié de la lutte palestiniennne. Si le président récemment réélu ne cesse de durcir ses déclarations à l’encontre d’Israël, pour conserver l’appui de la base de l’AKP, alors que la Turquie connait une crise économique durable, et pour apaiser ses relations parfois tendues avec l’Iran[1], son allié infatigable dans la lutte contre les minorités kurdes, la bourgeoisie turque demeure un allié d’Israël. Netanyahou, en 2020, déclarait ainsi cyniquement au Jerusalem Post que « les positions du président turc à mon égard en public sont différentes en matière de relations commerciales entre nos deux pays. Il m’appelle Hitler toutes les trois heures. Maintenant, il le fait toutes les six heures, mais, Dieu merci, le commerce entre la Turquie et Israël est en plein essor ».

 

, les déclarations du président Erdogan ne font que dissimuler les intérêts contradictoires de sa bourgeoisie, entre normalisation et approfondissement des relations avec la bourgeoisie israélienne et volonté de se présenter comme une puissance régionale et un leader du monde musulman dans la région. Si les relations diplomatiques entre la Turquie et Israël sont parfois instables, comme en témoigne l’incarcération d’une trentaine d’individus, mardi 2 Janvier, soupçonnés d’espionnage pour le compte d’Israël, la répression des manifestations autour de la base militaire étatsunienne d’Incirlik et l’essor du commerce israélo-turc font d’Erdogan un faux allié de la lutte palestiniennne. Si le président récemment réélu ne cesse de durcir ses déclarations à l’encontre d’Israël, pour conserver l’appui de la base de l’AKP, alors que la Turquie connait une crise économique durable, et pour apaiser ses relations parfois tendues avec l’Iran[1], son allié infatigable dans la lutte contre les minorités kurdes, la bourgeoisie turque demeure un allié d’Israël. Netanyahou, en 2020, déclarait ainsi cyniquement au Jerusalem Post que « les positions du président turc à mon égard en public sont différentes en matière de relations commerciales entre nos deux pays. Il m’appelle Hitler toutes les trois heures. Maintenant, il le fait toutes les six heures, mais, Dieu merci, le commerce entre la Turquie et Israël est en plein essor ».

 

Des citoyens de Bursa ont récemment bloqué le passage du ministre turc du Travail, Vedat Isikhan, pour exprimer leur mécontentement face au commerce avec Israël. Les protestataires ont déclaré : “En tant que citoyens turcs, nous vous en voulons ! Gaza tremble, la Palestine a faim tandis que le commerce avec Israël continue. Arrêtez ce sale commerce avec le sionisme !”

Cette manifestation reflète la préoccupation croissante des citoyens de Bursa quant aux relations commerciales entre la Turquie et Israël. Les manifestants estiment que le commerce avec Israël nuit à la situation humanitaire en Palestine, en particulier à Gaza, où les conditions de vie sont de plus en plus difficiles.

La Palestine est confrontée à de nombreux défis, notamment la pauvreté, le manque d’accès aux ressources de base et les restrictions de mouvement imposées par Israël. Les citoyens de Bursa estiment que le commerce avec Israël ne fait qu’aggraver ces problèmes et soutiennent qu’il est temps que la Turquie reconsidère ses relations commerciales avec ce pays.

Cependant, il convient de noter que les relations commerciales entre la Turquie et Israël sont complexes et ont des implications politiques et économiques importantes. Certains soutiennent que le commerce favorise la coopération et le dialogue entre les deux pays, tandis que d’autres estiment qu’il renforce l’occupation israélienne et les violations des droits de l’homme en Palestine.

Il est essentiel que les préoccupations des citoyens de Bursa soient prises en compte et que des discussions ouvertes et transparentes aient lieu pour déterminer la meilleure approche à adopter. La situation en Palestine nécessite une attention internationale et des actions concrètes pour soutenir le peuple palestinien et promouvoir la paix dans la région.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban, à Budapest, le 18 décembre 2023. ATTILA KISBENEDEK / AFP

Depuis le début de l’intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a revêtu son uniforme favori, celui du champion de la cause palestinienne et de la rue arabe. Après avoir retenu ses coups dans les tout premiers jours qui ont suivi l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre, appelant à la fin des « actions agressives », il n’a eu de cesse de condamner, dans les semaines suivantes, les « attaques barbares » de l’Etat hébreu, qualifiant Benyamin Nétanyahou de « boucher de Gaza » ou encore de « génocidaire ». Soutien historique du Hamas, dont il est proche et qu’il considère comme une « organisation de libération », l’homme fort d’Ankara a pleinement choisi son camp, galvanisant sa base islamo-nationaliste tout en tentant de conforter une majorité de l’opinion publique très sensible à la question palestinienne.

Seulement voilà, une petite voix est venue contrarier ce discours officiel. Depuis près de deux mois, Metin Cihan, 44 ans, journaliste indépendant et exilé depuis 2020 à Berlin, recense jour après jour, sur son compte X, les navires qui transitent des ports turcs vers Israël. Un travail de fourmi consistant à amasser les données des activités navales, en accès libre sur les sites maritimes et de libre-échange, mais qui jette aujourd’hui une lumière crue sur les liens commerciaux étroits que continuent d’entretenir les deux pays, parfois même jusqu’au sommet de l’Etat.

« Les autorités turques ont beau qualifier publiquement Israël d’“Etat terroriste” et accuser les Occidentaux de “double standard”, ils n’ont absolument rien changé à leurs affaires, avance le journaliste. Les flux de marchandises, comme l’acier et le pétrole, qui alimentent pourtant la machine de guerre de Tel-Aviv, se poursuivent comme si de rien n’était, mettant en évidence l’hypocrisie et le double discours des dirigeants. »

Depuis le déclenchement des frappes, Metin Cihan a répertorié un total de 450 navires partis de

Turquie vers Israël.

 

https://www.marinetraffic.com/

Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé, ce jeudi, que le bilan des victimes de la guerre israélienne contre l’enclave palestinienne s’était alourdi à “30 035 martyrs“ depuis le 7 octobre 2023.

Le ministère a déclaré par voie de communiqué, consulté par Anadolu, que “le bilan de l’agression israélienne s’est élevé à 30 035 martyrs et 70 457 blessés depuis le 7 octobre dernier”.

 

“L’occupation israélienne a commis 9 massacres contre des familles dans la Bande de Gaza, faisant 81 martyrs et 132 blessés, au cours des dernières 24 heures”, a ajouté la même source.

Le ministère a déclaré que “plusieurs victimes sont toujours sous les décombres et jetées sur les routes, et l’occupation empêche les ambulances et les équipes de la protection civile de les atteindre”.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de victimes, majoritairement des femmes et des enfants, selon des bilans palestiniens et onusiens.

Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza.

Israël : derrière l’opposition de façade, Erdogan est loin d’être un allié de la cause palestinienne

A entendre Erdogan, la Turquie serait un fervent adversaire d’Israël. Mais, sous le masque de la solidarité avec la cause palestinienne, le commerce israélo-turc continue. A l’instar des autres bourgeoisies de la région, la Turquie d’Erdogan ne rompt pas avec la naturalisation des relations avec l’Etat d’Israël.

 

En dépit de la rhétorique belliqueuse du gouvernement Erdogan, qui comparait le 27 décembre le premier ministre israélien Netanyahou à Adolf Hitler, les échanges économiques entre la Turquie et Israël n’ont rien perdu de leur intensité. Comme le rapporte le journaliste turc en exil Metim Cihan, sur son compte X, près de 450 navires de fret sont partis en direction d’Israël depuis le 7 octobre. Si le volume des marchandises exportées a baissé, cette diminution n’est pas imputable à un choix diplomatique. Elle n’est qu’un effet de la déstabilisation des marchés régionaux. En parallèle des échanges commerciaux bi-latéraux extrêmement florissants – près de 9 milliards en 2022 –, l’entreprise Zorlu continue de fournir 7% de la consommation en électricité de l’Etat colonial tandis que le gouvernement d’Erdogan ne s’oppose pas aux livraisons d’armes étatsuniennes à Israël à partir de la base d’Incirlik. Il a même réprimé les manifestations pro-palestiniennes aux alentours de la base, le 5 novembre dernier.

Entre rhétorique de confrontation et maintien des relations commerciales

Malgré ses positions publiques appelant au soutien du peuple palestinien, Erdogan maintient des relations économiques fortes avec l’Etat israélien, tout en mobilisant une rhétorique brutale pour dissimuler les intérêts profonds de la bourgeoisie turque proche du pouvoir. Cas typique de la compromission des bourgeoisies de la région avec l’Etat hébreux, cette politique extérieure n’a rien de nouveau et s’inscrit dans le temps long.

D’abord sur la retenue, le président Erdogan renvoyait dos à dos Palestiniens et Israéliens au lendemain de l’attaque meurtrière du 7 octobre. Le 11 octobre, il haussait le ton en dénonçant les bombardements de Tsahal sur Gaza : « Bombarder des localités civiles, tuer des civils, bloquer l’aide humanitaire et tenter de présenter cela comme des exploits ne peut être que le réflexe d’une organisation et non d’un Etat ».

Mais, le 23 octobre, le président turc continuait encore de donner des gages à l’Etat colonial en expulsant les officiers du Hamas présents en Turquie, suscitant des réactions favorables de la part du pouvoir israélien, comme le déclarait une source anonyme à Middle East Eye : « Si cela se vérifiait, cela serait perçu comme un acte très positif par Israël. En dépit du fait que les gouvernants israéliens insisteraient sur la nécessité qu’il y avait de faire cela depuis longtemps ». Quelques jours plus tard, le 25 octobre, le président turc annulait un déplacement en Israël et déclarait que le Hamas était une « organisation de libération » œuvrant pour la liberté de sa terre et de son peuple. Mais, derrière les déclarations tonitruantes, le président Turc n’est pas décidé à rompre les relations économiques et ne veut pas menacer les intérêts du capitalisme turc.

En analysant les activités navales des différents ports turcs, le journaliste Metim Cihan a mis en lumière les connexions qui existent entre les grands armateurs et industriels engagés dans le commerce israélo-turc et les membres du gouvernement ou proches du pouvoir politique. En dépit des nombreux appels au boycott des produits israéliens formulés par son parti politique, le Parti de la Grande Union (BBP) actuellement membre de la coalition gouvernementale, Mustafa Sermerci continue de tirer profit du commerce de câbles dans lequel son entreprise, Pamukkale Kablo, est engagé. Le fils de l’ancien premier ministre Binali Yildirim, Erkam Tildirim, est également associé d’Oras Shipping qui continue d’opérer avec Israël. Certains navires sont par ailleurs la propriété de certains représentants du parti présidentiel d’Erdogan, l’AKP, comme celui d’Ibrahim Güler, qui fait régulièrement la navette entre les deux pays. Parmi les entreprises engagées dans ces échanges, l’on compte la Limak Holding, grand groupe industriel, proche du pouvoir, ainsi que Sabanci Group, un des plus importants conglomérats du pays, qui maintient des échanges quotidiens avec les ports israéliens.

Les importations n’ont également pas cessé. Si la Turquie exporte de l’acier vers Israël, elle « importe aussi beaucoup de pièces de haute technologie, et notamment des pièces essentielles de ses drones, dont elle est très fière », affirme à France Info le chercheur Cengiz Aktar, professeur invité à l’université d’Athènes. Derrière les déclarations enflammées du gouvernement turc, qui organise des manifestations monstres, comme ce lundi 1er janvier, pour soutenir en apparence la résistance palestinienne, les relations économiques avec l’Etat colonial se poursuivent sans interruption notable.

Entre concurrence et normalisation : la Turquie cherche à consolider sa place de puissance régionale

Il s’agit, en effet, d’une constante des relations israélo-turques depuis la fondation de l’Etat d’Israël. Après avoir reconnu l’existence d’Israël en 1949, la Turquie n’avait pas non plus rompu ses liens avec l’Etat colonial au sortir de la Guerre des Six jours en 1967. Depuis les années 90, le volume des échanges commerciaux n’a fait que croître et s’est doublé d’une coopération militaire accrue. Arrivé au pouvoir en 2002, Erdogan a rompu avec le sécularisme traditionnel de la Turquie mais l’usage d’une rhétorique nouvelle, d’inspiration religieuse, n’a pas modifié les relations qu’elle entretient avec Israël. Si la répression extrêmement brutale de la seconde Intifada avait suscité quelques déclarations hostiles, le commerce d’armes entre la Turquie et Israël a doublé de volume pendant les cinq années de révolte populaire. Dès 2004, Ankara avait tenté de normaliser ses relations avec la Syrie, hostile à Israël, pour s’imposer comme un intermédiaire entre les deux pays et accroître son influence régionale.

En 2010, six navires chargés d’aide humanitaire ont tenté de forcer pacifiquement le blocus naval israélien autour de la bande de Gaza. Tsahal a dépêché ses troupes et mis à sac les navires civiles, faisant 10 morts, dont 8 citoyens turcs. La crise diplomatique fut superficielle. En dépit de la rupture des liens diplomatiques et du rappel des ambassadeurs, dans les deux pays, les exports israéliens à destination de la Turquie augmentèrent de 50% l’année suivante. Alors qu’Erdogan qualifiait le sionisme de « crime contre l’humanité » en 2013, les exportations turques vers Israël atteignirent la même année le montant record de 2,8 milliards de dollars. Ces déclarations violentes n’ont pas plus refroidi les exportateurs israéliens : en 2014, Israël exporta vers la Turquie près de 2,73 milliards de dollars de marchandise. Ces échanges n’ont cessé de croître depuis : en 2022, le montant des exports turcs était de 7 milliards de dollars tandis qu’Israël vendait à la Turquie près de 2,5 milliards de dollars de marchandises.

Annoncée en Août 2022, le rétablissement complet des relations diplomatiques s’accompagna, dès septembre, d’une collaboration militaire accrue, en raison du risque d’attentats iraniens contre les touristes israéliens en Turquie. Les discussions rapprochées entre Israël et la Turquie en 2022 concernèrent également l’exploitation des champs gaziers marins, près de Gaza, et l’acheminement du gaz vers l’Europe au moyen d’un pipeline turc. La Turquie joua également un rôle non-négligeable dans la normalisation des relations entre son rival, l’Arabie Saoudite, et Israël.

Dans ces conditions, les déclarations du président Erdogan ne font que dissimuler les intérêts contradictoires de sa bourgeoisie, entre normalisation et approfondissement des relations avec la bourgeoisie israélienne et volonté de se présenter comme une puissance régionale et un leader du monde musulman dans la région. Si les relations diplomatiques entre la Turquie et Israël sont parfois instables, comme en témoigne l’incarcération d’une trentaine d’individus, mardi 2 Janvier, soupçonnés d’espionnage pour le compte d’Israël, la répression des manifestations autour de la base militaire étatsunienne d’Incirlik et l’essor du commerce israélo-turc font d’Erdogan un faux allié de la lutte palestiniennne. Si le président récemment réélu ne cesse de durcir ses déclarations à l’encontre d’Israël, pour conserver l’appui de la base de l’AKP, alors que la Turquie connait une crise économique durable, et pour apaiser ses relations parfois tendues avec l’Iran[1], son allié infatigable dans la lutte contre les minorités kurdes, la bourgeoisie turque demeure un allié d’Israël. Netanyahou, en 2020, déclarait ainsi cyniquement au Jerusalem Post que « les positions du président turc à mon égard en public sont différentes en matière de relations commerciales entre nos deux pays. Il m’appelle Hitler toutes les trois heures. Maintenant, il le fait toutes les six heures, mais, Dieu merci, le commerce entre la Turquie et Israël est en plein essor ».

 

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