Il n’y avait pas « territoire israélien » avant 1948.
Israël a le droit de se défendre contre la population civile, les enfants, les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes âgées, les handicapées, les médecins, les infirmières, les chirurgiens, les universitaires, les journalistes, les travailleurs humanitaires et même les animaux et arbres… L’impunité d’Israël doit cesser !!!! Justice et paix pour les Palestiniens🇵🇸🇵🇸
Introduction
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a récemment publié un rapport accablant concernant l’établissement et l’expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Selon ce rapport, ces actions constituent non seulement un crime de guerre mais menacent également la viabilité d’un futur État palestinien.
Les Colonies Israéliennes et les Violences des Colons
Le rapport met en lumière la violence des colons israéliens et les violations des droits de l’homme qui en découlent. Ces actes incluent des attaques contre les Palestiniens, des destructions de biens et des restrictions de liberté de mouvement. Ces pratiques ne sont pas seulement illégales au regard du droit international, mais exacerbent également les tensions dans la région.
Impact sur la Viabilité d’un État Palestinien
Selon le rapport, l’expansion continue des colonies israéliennes risque d’éliminer toute possibilité pratique d’établir un État palestinien viable. Les territoires fragmentés et les ressources limitées compliquent la formation d’un État stable et autonome. Cette situation compromet sérieusement les efforts de paix et la solution à deux États, longtemps considérée comme la meilleure voie pour une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien.
MME FLAVIA PANSIERI, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, a présenté six rapports au titre du point relatif à la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés, dont le septième rapport périodique du Haut-Commissaire sur cette question, principalement fondé sur le suivi assuré sur le terrain par le Haut-Commissariat; il dégage les principaux sujets de préoccupation et présente plusieurs recommandations. Un additif à ce rapport décrit de nouvelles allégations de violations du droit international relatives aux événements survenus entre le 12 juin et le 26 août 2014 en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. Conformément à la résolution 25/28, le Haut-Commissaire soumet également un rapport sur la mise en œuvre des recommandations de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur l’impact des colonies de peuplement sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple palestinien.
La Haut-Commissaire adjointe a ensuite brièvement présenté trois rapports du Secrétaire général, dont un sur les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, qui analyse les difficultés des Palestiniens dans l’accès à leurs terres agricoles, l’impact des colonies sur la jouissance de droits spécifiques, l’absence de primauté du droit et de reddition de comptes pour la violence des colons. Le rapport traite également de questions liées aux colonies dans le Golan syrien occupé, notamment la question de l’exploitation des ressources naturelles. Le rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, analyse la manière dont le conflit est exacerbé par les violations du droit international et du droit international humanitaire, ainsi que les abus commis par divers acteurs. Le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme dans le Golan syrien occupé est fondé, comme à l’accoutumée, sur les informations fournies par des États Membres.
La Haut-Commissaire adjointe a souligné que les atteintes aux droits de l’homme forgent et exacerbent le conflit, et comporte des implications plus vastes sur la paix et la sécurité dans toute la région. Le Secrétaire général et le Haut-Commissaire ont régulièrement fait des recommandations constructives, mais la situation persiste. La construction de colonies de peuplement et les restrictions de la liberté de mouvement et de l’accès à la terre, y compris ce «mur implacable», continuent de fragmenter et de miner la paix dans les territoires. Elle a aussi exprimé son inquiétude s’agissant de la poursuite des colonies de peuplement, de l’usage excessif de la force par les services de sécurité, et de la situation alarmante dans la bande de Gaza. Les conséquences dévastatrices des hostilités au cours des 7 dernières années, et leur escalade, sont extrêmement préoccupantes, et elle a recommandé en conséquence le respect des principes de distinction et de proportionnalité. D’un autre côté, l’exécution de personnes accusées d’être des collaborateurs, ou encore le lancement de roquettes sur des zones fortement peuplées en Israël sont tout aussi préoccupantes et constituent des violations graves des droits de l’homme de la part des groupes palestiniens armés à Gaza. Le blocus de Gaza par Israël a freiné le développement et la construction et doit être levé tout en tenant compte des préoccupations légitimes d’Israël.
Mme Pansieri a également encouragé au respect des engagements pris à l’occasion de la Conférence du Caire. En outre, les Israéliens vivent dans la crainte d’attaques et il est temps de mettre fin à ce cycle de violence. Au vu de l’impunité concernant les exactions du passé, certains doutent de la volonté d’Israël d’enquêter sur les violations des droits de l’homme. Si on ne garantit pas la poursuite en justice des responsables des violations passées, il est à craindre que la situation s’envenime, a mis en garde la Haut-Commissaire adjointe. Elle s’est aussi inquiétée de la violation du droit à un procès équitable dans la bande de Gaza. Elle a rendu hommage au personnel de l’ONU œuvrant dans le Territoire palestinien.
Le Conseil est saisi du rapport du Haut-Commissaire sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé (A/HRC/28/80, à paraître en français) et d’une mise à jour (A/HRC/28/80/Add.1, à paraître en français), ainsi que du rapport du Haut-Commissaire sur la mise en œuvre des recommandations figurant dans le rapport (A/HRC/22/63) de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur les colonies de peuplement israéliennes (A/HRC/28/43).
Le Conseil est également saisi de rapports du Secrétaire général de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem Est (A/HRC/28/45, à paraître en français); sur les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé (A/HRC/28/44 à paraître en français); et sur la situation des droits de l’homme dans le Golan syrien occupé (A/HRC/28/46).
Conclusion
Le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme est un rappel urgent de l’importance de respecter le droit international et de chercher des solutions justes et durables au conflit israélo-palestinien. L’établissement et l’expansion des colonies israéliennes sont non seulement illégaux, mais aussi une entrave majeure à la paix dans la région.
il existe d’une part un État colonial et, d’autre part, des Territoires occupés en totale violation du droit international. Pour mémoire, il y avait environ 10 000 colons sur les terres palestiniennes en 1972, 280 000 en 1993 au moment de la signature des accords d’Oslo et 700 000 aujourd’hui, sans que la soi-disant communauté internationale n’ait beaucoup trouvé à y redire, si l’on met à part ses redondantes déclarations, parfois ses condamnations, jamais suivies du moindre effet. C’est ce que l’on peut considérer se donner bonne conscience à peu de frais et permettre aux dirigeants israéliens de jouir d’un total sentiment d’impunité. Cette colonisation qui prolifère tel un cancer mortifère est déterminante, car elle matérialise les lieux de frictions physiques entre Palestiniens et colons juifs en même temps qu’elle incarne au quotidien la situation d’occupation. En outre, les colons, tout en développant un cours de plus en plus extrémiste, acquièrent désormais dans le même mouvement une importance centrale sur l’échiquier politique israélien.
Extrême-droitisation de la scène politique israélienne
La scène politique israélienne connait en effet d’inquiétantes évolutions au cours des dernières années. La situation de crise s’y accroit et l’organisation de quatre élections législatives en moins de deux ans n’a aucunement permis de la juguler. Benyamin Netanyahou, en grande difficulté judiciaire et accusé de multiples affaires de corruption, a pour principale préoccupation la nécessité de se maintenir au pouvoir par tous les moyens en n’hésitant pas à jouer la carte de la radicalisation. C’est ainsi lui qui a permis que des responsables politiques juifs ouvertement racistes effectuent leur retour au sein de la Knesset, le parlement israélien, dans le but de tenter de les associer à la constitution d’un futur gouvernement. Parmi ces derniers, des hommes membres d’organisations issues de la mouvance suprémaciste juive inspirée par feu le rabbin Meir Kahane, qui en son temps, au début des années 1980, avait été banni de la Knesset. On a ainsi pu voir à de multiples reprises les appels à la violence du député Itamar Ben Gvir du parti sioniste religieux au cours des dernières semaines.
Ce sont les militants de cette nébuleuse composée de fascisants d’extrême droite et d’ultra-orthodoxes qui, par centaines, ont défilé dans les rues de Jérusalem-Est depuis la mi-avril au cri de « Mort aux Arabes » et qui y ont multiplié les ratonnades. Ce sont aussi eux qui n’hésitent pas à tenter de mettre en pratique l’expulsion physique de Palestiniens de leurs logements dans le quartier de Sheikh Jarrah pour procéder à la destruction de leurs maisons. C’est pourquoi, concomitamment au mouvement de colonisation continu en Cisjordanie et au quasi-blocus de Gaza, la situation des Palestiniens d’Israël se détériore graduellement depuis des années. On peut par exemple rappeler la loi sur « l’État-nation du peuple juif », adoptée par la Knesset en juillet 2018, qui codifie l’apartheid et institutionnalise l’inégalité des droits entre ses citoyens palestiniens et ses citoyens juifs en indiquant dans son article 1 : « Le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif ». Il s’agit aussi par cette loi de dégrader le statut de la langue arabe, de codifier « le développement des colonies juives comme une valeur nationale », d’officialiser enfin, entre autres dispositions, l’annexion de Jérusalem y compris sa partie orientale en opposition aux multiples résolutions de l’ONU sur ce sujet.
Depuis longtemps, le terme d’apartheid est utilisé par les observateurs attentifs des évolutions de la société israélienne pour caractériser la situation des Palestiniens d’Israël qui représentent 20 % de la population. Ce qui est plus nouveau, c’est que des ONG, israélienne telle B’Tselem ou internationale comme Human Rights Watch, dans son rapport publié le 27 avril 2021, utilisent désormais sans circonvolution ce terme pour qualifier la situation qui prévaut dans l’État hébreu.
La radicalisation permanente de la politique menée par l’État d’Israël, la multiplication des manifestations racistes anti-arabes, les tentatives d’expulsion constituent les ingrédients d’une crise au sein de laquelle tous les dérapages sont possibles. Ainsi les violentes interventions des forces de police israéliennes au sein même de la mosquée Al Aqsa et les violences commises contre des fidèles en train d’y prier, ou encore les lynchages organisés à l’encontre de Palestiniens sont des éléments d’une extrême gravité qui s’inscrivent dans un long et continu processus de dégradation.
Une Autorité palestinienne en état d’apesanteur
Pour les Palestiniens d’Israël, la tension est à son comble et n’est pas non plus exempte de violences. On l’a vu ces derniers jours dans des villes dites mixtes ou populations palestiniennes et juives se côtoient, comme à Lod, Haïfa, Jaffa, Ramla, Saint Jean-d’Acre, Beer-Sheva, la liste n’est pas limitative. Pour beaucoup des Palestiniens d’Israël, le fait d’être relégué à un statut de citoyens de seconde zone n’est plus acceptable. Une illustration récente de la régression continue de leur situation s’est manifestée par le refus des autorités israéliennes de laisser les élections législatives palestiniennes, initialement prévues le 22 mai, se tenir dans la partie orientale de Jérusalem, occupée et annexée après la guerre de 1967. Cette situation a poussé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à annuler ces élections palestiniennes, les premières organisées depuis quinze ans.
Cette décision de surseoir à l’organisation des élections non seulement à Jérusalem-Est, mais aussi dans l’ensemble des territoires palestiniens survient dans un contexte où cette échéance avait suscité un véritable enthousiasme chez les Palestiniens puisque 93 % d’entre eux s’étaient inscrits sur les listes électorales. Nombre des opposants à Mahmoud Abbas ont vivement critiqué cette décision arguant du fait qu’il donnait ainsi à Israël un droit de veto sur l’organisation des élections palestiniennes. Admettons à la décharge de Mahmoud Abbas que la décision était compliquée. Néanmoins, chacun comprend que le chef de l’Autorité palestinienne craignait avant tout de se voir marginalisé par le résultat probable de ces élections. Non seulement 36 listes, dont la plupart issues de la société civile, se préparaient à participer à la compétition électorale, mais aussi trois se réclamant du Fatah – le propre parti de Mahmoud Abbas – étaient en lice. Enfin, le Hamas présentait lui aussi ses candidats. Dans un contexte d’occupation, la réalité politique est brutale, l’Autorité palestinienne n’est plus que l’ombre d’elle-même, de plus en plus coupée des forces vives de la société palestinienne, notamment de sa jeunesse qui pour sa part recherche de nouvelles formes d’organisation. Le résultat, c’est l’accroissement du gouffre qui s’est désormais creusé entre l’Autorité palestinienne et la société qu’elle est censée représenter.
C’est aussi au vu de ces paramètres que l’on doit interpréter la réaction militaire du Hamas et le tir de milliers de roquettes contre Israël. Désirant prendre toute sa place dans le jeu politique palestinien, lésé par l’annulation du processus électoral, le Hamas veut réaffirmer qu’il reste l’intransigeant défenseur des droits du peuple palestinien. Certes probablement de la plus mauvaise des façons, au vu de la disproportion des capacités militaires des camps en présence. En outre, on peut légitimement douter que le modèle de société que le Hamas incarne et qu’il veut imposer convienne à la plus grande partie de la jeunesse palestinienne. Pour autant, le Hamas fait partie de l’équation politique à résoudre et ce serait une vue de l’esprit que d’imaginer trouver une solution en l’excluant d’un hypothétique et souhaitable processus politique.
Vers de nouvelles perspectives au sein du mouvement national palestinien
L’ensemble de ces éléments indique que nous sommes à un moment de rupture tant au sein des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza que de ceux qui vivent en Israël. Ce qui pétrifie les dirigeants israéliens, c’est la perspective de la constitution d’un front commun entre ces différents segments du peuple palestinien, car il leur est impossible de traiter une éruption de colère aux profondes racines comme ils traitent une volée de roquettes du Hamas. C’est en réalité l’avenir de la solution à deux États qui est posé et dont on peut désormais penser qu’elle est morte. L’échec du processus d’Oslo, vieux de vingt-huit ans, contraint les Palestiniens à rechercher de nouvelles voies et solutions. Exigence de la fin de l’occupation militaire dans les territoires occupés, fin du statut de citoyen de deuxième catégorie en Israël, transformations tangibles de la vie sociale, économique et politique. Comment cela est-il concrètement envisageable ? Deux États, un État, une confédération ? La forme juridique n’est peut-être plus désormais l’essentiel. Il s’agit que les Palestiniens parviennent à recomposer leur mouvement national en y intégrant toutes les composantes : les habitants des Territoires, ceux qui résident en Israël et enfin les réfugiés et la diaspora. La récente décision de la Cour pénale internationale d’instruire et de juger les crimes de guerre de l’État d’Israël constituera un point d’appui ainsi que l’ensemble des initiatives de solidarité qui existent à travers le monde.
Dernier point enfin à propos du rôle de ladite communauté internationale. Sa seule préoccupation semble être de parvenir aujourd’hui à la fin des violences en cours. Soit. Et puis… la colonisation poursuivra son cours, la situation d’apartheid s’aggravera. Seule la volonté de renouer le fil du droit international, depuis trop longtemps rompu, constitue une perspective digne de ce nom, à commencer par l’application des résolutions adoptées par l’ONU elle-même. Il n’y a rien de plus urgent aujourd’hui.