Mais la décision de s’en débarrasser n’est possible qu’avec l’aval du président russe Vladimir Poutine.
Syrie. Bachar Al-Assad piégé au coeur du triangle Iran-Israël-Russie
Arrest these Jewish terrorists pic.twitter.com/kCdtK9vbKz
— Dr. Anastasia Maria Loupis (@DrLoupis) December 6, 2024
Ca c'est Abou Mohammed al-Joulani, alors commandant de Daech en Irak.
— Frédéric Aigouy (@frederic_RTfr) December 6, 2024
C'est lui que la presse vous vend comme un rebelle modéré en espérant qu'il renverse Bachar al Assad. https://t.co/NvMb5RwB6g pic.twitter.com/wdD5KaOc9W
Le président syrien Bachar Al-Assad a hérité de son père l’alliance entre Damas et Téhéran. Celle-ci s’est transformée au fil du temps en une nécessité, notamment avec le déclenchement de la révolution syrienne en mars 2011. Mais, dans le cadre de la guerre actuelle au Proche-Orient, elle est devenue un fardeau perturbant.
L’image représente plusieurs figures politiques importantes. On y voit des portraits de leaders tels que le leader suprême iranien, le président russe, le Premier ministre israélien, et le président syrien, regroupés sur un fond rouge. Les différents membres semblent être engagés dans une sorte d’interaction ou de réflexion, mettant en avant des relations géopolitiques complexes. L’atmosphère de l’image évoque des thèmes de pouvoir et de diplomatie dans un contexte de tensions internationales.
Les 17 et 18 septembre 2024, plus de 3 000 bipeurs et talkies-walkies utilisés par le Hezbollah ont explosé. Particulièrement choquants par leur ampleur, ces événements constituaient le prélude à l’opération militaire israélienne contre la milice libanaise, et sonnaient l’alarme autant à Beyrouth qu’à Damas.
Un mois auparavant, le directeur du département des renseignements généraux du régime de Bachar Al-Assad, le général de division Houssam Louqa, avait effectué une visite secrète à Beyrouth, où il avait rencontré le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem. Louqa avait demandé au Hezbollah de réduire l’escalade et de ne pas tomber dans le piège israélien, étant donné le risque militaire tant pour la milice libanaise que pour le régime syrien. Qassem avait mis en avant la stratégie par étapes, réfléchie du Hezbollah ainsi que l’usure d’Israël après une année de guerre dans la bande de Gaza.
Naïm Qassem et Hassan Nasrallah ont de fait commis une erreur d’appréciation en écartant le risque d’une offensive israélienne. Le second a été assassiné le 27 septembre, et le régime Assad s’est retrouvé face à son défi le plus complexe depuis le déclenchement de la révolution syrienne en mars 2011, avec pour enjeu le contrôle de la frontière syro-libanaise, d’une importance stratégique pour le Hezbollah et les Iraniens, mais aussi pour Israël.
Le rôle central du Hezbollah
Les dirigeants iraniens estiment qu’une défaite écrasante du Hezbollah entraînerait des conséquences négatives pour leur propre sécurité nationale. L’existence du groupe libanais assurait jusqu’alors une dissuasion pour l’Iran et son programme nucléaire, en tant que première ligne de confrontation et atout de chantage de la part de Téhéran envers Israël et les États-Unis. La milice a également joué un rôle dans le soutien technique et logistique aux milices soutenues par l’Iran en Irak et des houthistes au Yémen. Le Hezbollah a également contribué à sauver le régime d’Assad dans les premières années de la révolution contre lui, surtout entre 2012 et 2015. Téhéran considère donc que la déroute du Hezbollah présenterait un risque pour sa sécurité nationale et, en particulier, pour son programme nucléaire face à Israël. C’est la raison pour laquelle la poursuite d’un soutien au Hezbollah via la frontière syro-libanaise s’avère une priorité stratégique, quel qu’en soit le coût. Un coût qui inquiète surtout Bachar Al-Assad, dont les yeux sont rivés sur Israël.
Côté israélien, deux dossiers sont prioritaires sur le théâtre syrien. Le premier concerne la frontière syro-libanaise et le second les milices soutenues par l’Iran en Syrie. Ces préoccupations pourraient devenir plus intenses compte tenu du refus de Téhéran et du Hezbollah d’accepter la défaite et de faire des concessions incitant le gouvernement israélien à mettre un terme à son opération militaire au Liban. Tel-Aviv est toutefois conscient de la difficulté à poursuivre son offensive à court terme, après l’élection présidentielle américaine, malgré la réélection de Donald Trump. D’où la décision de s’en prendre à la porosité de la frontière syro-libanaise, comme en témoigne la récente déclaration du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou : « Nous allons couper le pipeline d’oxygène du Hezbollah qui relie l’Iran à la Syrie1. »
Trois scénarios militaires
En pratique, trois scénarios militaires sont sur la table du gouvernement israélien pour entraver cette frontière. Le premier consiste à étendre l’offensive militaire israélienne terrestre sur le territoire libanais vers la plaine de la Bekaa, les régions de Baalbek et d’Hermel, pour contrôler la frontière. Ce scénario apparaît très coûteux et complexe.
Le deuxième consiste à lancer une nouvelle offensive terrestre au sud-ouest du territoire syrien, vers Quneitra, puis vers l’ouest de Damas, vers le Qalamoun et Homs, afin de fermer la frontière du côté syrien. Ce scénario est contraint du fait de la présence russe en Syrie et ses coûts seraient élevés en raison de la forte présence de milices soutenues par l’Iran.
Le troisième consisterait pour Israël à intensifier ses frappes aériennes des deux côtés de la frontière. Depuis le début de l’opération contre le Hezbollah, l’aviation israélienne a mené des dizaines de frappes aériennes ciblant les points de passage officiels, ou non, au niveau de la frontière syro-libanaise. Israël a également assassiné trois dirigeants de l’unité 4400, affiliée au Hezbollah et chargée de financer et d’approvisionner le groupe depuis le territoire syrien, dont le plus important, Muhammad Jaafar Qasir, était un proche personnel de Bachar Al-Assad. Mais l’efficacité de ces frappes semble avoir été limitée.
Fort de ce constat, Israël a averti Assad de la nécessité de prendre la décision de fermer ces frontières. Mais ce dernier n’a pas encore répondu à cet avertissement, et pour cause.
L’archipel syrien
L’image montre une carte géographique de la Syrie et de ses régions voisines. On peut y voir les frontières du pays, avec des zones colorées qui pourraient représenter différents contrôles territoriaux ou groupes. La partie rouge semble indiquer un territoire principal ou sous contrôle d’un certain groupe, tandis que le jaune et le vert peuvent symboliser d’autres zones de contrôle ou d’influence. Il y a aussi des inscriptions en arabe sur la carte, indiquant probablement des villes ou des gouvernorats. Les étiquettes géographiques sont disposées de manière à donner un aperçu des régions et des routes importantes dans cette zone.
À la merci de Téhéran
Après le déclenchement de la révolution syrienne, l’Iran est intervenu militairement et a directement protégé Assad. Fort de son soutien à des personnalités militaires briguant des postes importants et de ses relations avec les dirigeants des services de sécurité, son influence s’est accrue au sein du régime syrien lui-même. Téhéran a aussi étoffé ses relations avec les principaux entrepreneurs syriens proches du régime. Cette ingérence s’est produite parallèlement à l’envoi sur le terrain de milliers de combattants des milices soutenues par l’Iran, venus d’Irak et du Liban. Ainsi, l’Iran est progressivement passé du statut d’allié protégeant Assad à celui de partenaire dans la gestion du territoire. Cette réalité contraint Assad à bien réfléchir avant de prendre quelques mesures qui contrarieraient les intérêts iraniens, y compris dans les zones sous son contrôle. Un éventuel conflit sur une question stratégique avec les dirigeants iraniens pourrait avoir de graves répercussions sur la situation sécuritaire et économique en Syrie et, possiblement, sur Assad lui-même. Sur la base de ces préoccupations, Assad frappe à la porte de la Russie.
Ce n’est pas la première fois que Damas demande l’aide de Moscou dans une crise où Téhéran est impliquée et qui constitue une menace pour la stabilité du régime syrien. Dans son livre Le roman perdu, l’ancien vice-président syrien responsable des affaires étrangères, Farouk Al-Charah, évoque la réaction de Hafez al-Assad après le déclenchement de la première guerre du Golfe entre l’Irak et l’Iran (1979-1989) :
Hafez Al-Assad s’est précipité pour signer le traité d’amitié et de coopération entre la Syrie et l’Union soviétique le 8 octobre 1980, qu’il avait toujours hésité à signer. Cette démarche constitue une réponse à cette nouvelle variable.
Lors d’une visite surprise à Moscou en juillet 2023, Bachar Al-Assad a rencontré le président russe Vladimir Poutine, qui lui a indiqué que la situation régionale se dégradait et que la Syrie était directement concernée. Or la Russie, malgré la guerre en Ukraine et la coopération stratégique avec Téhéran, entretient toujours des relations étroites avec Israël. D’où la question fondamentale d’Assad dans son dilemme relatif à la frontière syro-libanaise : Moscou se rangera-t-il du côté de Téhéran, de Tel-Aviv ou de Damas ?
Le 8 septembre, dans la région de Masyaf, des hélicoptères israéliens ont mené une opération militaire contre une installation du corps des Gardiens de la Révolution islamique, vraisemblablement de fabrication d’ogives pour missiles balistiques. Dans la base russe de Hmeimim, située à quelques kilomètres seulement de cette zone, un calme prudent régnait. Les batteries de défense antiaérienne S-400 de la base, bien qu’ayant identifié la cinétique israélienne, n’ont fait montre d’aucune réaction. Cela est conforme à la manière dont Moscou a toujours toléré les frappes aériennes israéliennes contre les intérêts iraniens en Syrie. Les Russes distinguent leurs intérêts dans ce pays de ceux de Téhéran, avec pour priorité le maintien du régime syrien, et la préservation de leurs bases militaires sur la côte syrienne, leur unique débouché sur la mer Méditerranée. D’où l’absence de réaction notable de la part de la Russie.
Les cartes du Kremlin
L’Union soviétique ne figurait pas sur la liste des alliés de l’Iran avant l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Rouhollah Khomeiny ni après. Pendant la première guerre du Golfe entre l’Iran et l’Irak, l’Union soviétique n’a pas fourni d’équipements à Téhéran, mais a soutenu Bagdad, l’approvisionnant en avions de combat, en missiles et en munitions. Il apparaît aujourd’hui que Moscou et Téhéran ont des relations plus complexes que ce que leurs politiciens laissent apparaître. Poutine affirme que la République islamique est un allié stratégique de la Russie, et le Guide de la Révolution Ali Khamenei souligne l’amitié avec Moscou tout comme leur rapprochement face à « l’Occident ». Cependant, derrière ces déclarations, des contradictions pointent. Par exemple, concernant l’invasion russe de l’Ukraine, Téhéran soutient Moscou de manière importante, en fournissant des missiles à moyenne et longue portée, des drones, et en assurant le transfert de technologie pour fabriquer ces drones en Russie. Mais au Yémen, cette alliance diffère de nature. Malgré les demandes répétées des Iraniens et des houthistes pour la fourniture de missiles sol-mer Yakhont, de fabrication russe, Moscou hésite encore. Cette hésitation se reflète également dans la fourniture à Téhéran du système S-400, que les Iraniens espèrent toujours obtenir du Kremlin en urgence, notamment après la frappe aérienne israélienne du 26 octobre. La Russie justifie sa posture par la complexité de la situation. Les relations entre la Russie et l’Iran changent donc en fonction du dossier, y compris sur le théâtre syrien, où Moscou reste en recul sur le conflit irano-israélien.
En reliant les fils venant de Téhéran, de Moscou et de Tel-Aviv à Damas, la Syrie se retrouve face à une équation qui menace la stabilité du palais des Mouhajirine (le palais présidentiel syrien). Les Iraniens pensent que l’obstruction de la frontière syro-libanaise accélérera la défaite du Hezbollah et menacera leur sécurité nationale. De leur côté, les Israéliens savent que pour affaiblir le Hezbollah et l’empêcher de rétablir ses capacités militaires, Assad doit fermer sa frontière avec le Liban. Les Russes ne sont pas prêts à intervenir dans ce conflit. Ils essaient donc au moins de comprendre les desseins de chacune des deux parties sans prendre de mesures concrètes, que ce soit pour servir de médiateur ou pour, si besoin, soutenir l’une des parties contre l’autre. Assad se retrouve seul entre un allié qui le pousse dans l’abîme, un autre qui observe la scène à distance et un voisin résolument sérieux dans ses menaces.
La Syrie d’Assad est piégée entre ces trois parties. L’assassinat d’Hassan Nasrallah, par les Israéliens, et celui de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, le 4 décembre 2017, par les houthistes — sans doute avec l’aval iranien —, alimentent les craintes de ce dernier. Sans compter que les Israéliens considèrent plus que jamais Assad, non comme un président utile à leurs intérêts, mais comme une menace pour leur sécurité nationale et leurs projets régionaux. Mais la décision de s’en débarrasser n’est possible qu’avec l’aval du président russe Vladimir Poutine.
La presse occidentale lance une vaste opération de communication pour rendre présentable le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham L’objectif étant évidemment de convaincre l’opinion publique qu’un Etat islamique dirigé par HTS vaut mieux que la Syrie laïque de Bachar El Assad. Dans une interview surréaliste, l’Empire nous présente donc un Al Joulani qui a changé depuis sa jeunesse quand il dirigeait Al Nosra, le groupe qui se filmait en train de décapiter un enfant dans les rues d’Alep. «Une personne à 20 ans a une personnalité différente que quelqu’un à 30 ans ou 40 ans, et encore plus à 50 ans», rassure le leader d’HTS. – «Est-ce que ces jours sont derrière vous ?» – «Parfois il faut s’adapter à la réalité.» «Les personnes qui craignent la gouvernance islamique ont soit vu des mises en œuvre incorrectes de celle-ci ou ne la comprennent pas correctement.» Touche finale à la mascarade, HTS a publié un communiqué dans lequel il reprend à son compte le mantra occidental : « la diversité fait notre force. » Les «rebelles modérées» sont définitivement de retour.
Vendredi, la Russie a exhorté ses citoyens à quitter la Syrie en raison de la “situation militaire et politique difficile” dans le pays.
L’ambassade de Russie à Damas a conseillé aux citoyens “de quitter le pays sur des vols commerciaux à travers les aéroports en opération”.
L’avertissement est venu un jour après que l’ambassade de Chine en Syrie a fait une annonce similaire que ses citoyens devraient quitter le pays dès que possible.
La Chine est l’un des rares membres de la communauté internationale à avoir soutenu Assad depuis le déclenchement de la guerre et l’un des seuls pays que le président syrien a visité à l’étranger depuis 2011.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré lundi qu’il “soutient les efforts de la Syrie pour maintenir la sécurité et la stabilité nationales”.
La guerre en Syrie, qui a éclaté après que les forces gouvernementales ont ouvert le feu sur les manifestants pro-démocratie, a tué plus d’un demi-million de personnes. Environ 12 millions de personnes sont toujours déplacées par les combats et la répression, dont la moitié hors du pays.
Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres jeudi, a déclaré que le “carnage” en cours en Syrie était le résultat d’un “échec collectif chronique” d’initier un processus politique dans le pays depuis 2011.
Pour ceux qui se demandent pourquoi tout ce chaos au Moyen Orient : pic.twitter.com/9mFnuvplPb
— Collin Frank (@FrankViri) December 6, 2024
They're taught to hate pic.twitter.com/VwKYEcVZW1
— Khalissee (@Kahlissee) December 6, 2024
🇸🇾 CRAZY FOOTAGE: The moderate rebels (green) are tactically in advantage, with reconnaissance drones and communication.
— Lord Bebo (@MyLordBebo) December 7, 2024
The drone operator tells them where to go and what to do.
The Syrian army (red) lacks behind and such intel is the difference.
Imagine fighting a guy, who… pic.twitter.com/KBT45cwRsw